Écarté pour revanche ? Matthäus balance sur la manœuvre choc du Bayern contre Sané

Une mise à l’écart surprenante et un soupçon de revanche

Lors de la large victoire du FC Bayern Munich face à Borussia Mönchengladbach (4-1) le samedi 10 mai, l’une des images les plus commentées n’a pas été un but splendide de Harry Kane ou une percée de Michael Olise, mais bien la décision de Vincent Kompany de laisser Leroy Sané sur le banc de touche au coup d’envoi. Un choix que Lothar Matthäus, légende bavaroise et recordman de sélections en équipe nationale, a vite interprété comme une “petite retourkutsche” (une petite revanche) orchestrée par le club.

Les propos de Lothar Matthäus sur Sky

Au micro de Sky Sport, Matthäus n’y est pas allé de main morte : “Wer da nichts Böses ahnt …”, lâche-t-il en allemand, sous-entendant que tout observateur normalement attentif ne peut ignorer la dimension extra-sportive de ce choix. Pour lui, la mise à l’écart de Sané – pourtant auteur de performances convaincantes ces dernières semaines – est directement liée aux négociations contractuelles houleuses entre le joueur et le Bayern.

Une titularisation remise en question

Le contexte est clair : Sané, en fin de contrat à l’issue de la saison, a récemment mis fin à sa collaboration avec son agence de conseillers historiques pour s’en remettre à Pini Zahavi, l’agent israélien réputé pour ses relations avec les grands clubs européens. Selon Matthäus, ce mouvement n’a pas été du goût de la direction munichoise :

• Pas de discutable version sportive : le niveau de Sané reste élevé.
• Changement d’agent en pleine négociation : un signal jugé provocateur.
• Un message envoyé aux cadres : “Avec nous, on ne joue pas aux manœuvres”.

La réaction de Sané sur le terrain

Plutôt que de répondre par des déclarations musclées, Leroy Sané a laissé parler son football. Entré à la 62^e minute à la place de Kingsley Coman, il a retrouvé rapidement son impact habituel :

• Nombre de passes réussies : 44 sur 50.
• Dribbles tentés : 3, dont 2 victorieux.
• Une ouverture décisive pour Olise, auteur du deuxième but à la 90^e minute.

Sa prestation a d’ailleurs été saluée par la rédaction de sport.de, qui lui a attribué la note de 2,5, un très bon score pour un joueur entré en cours de match.

Les enjeux du dossier contractuel

Alors que le Bayern avait proposé une prolongation salariale en accord avec les standards du club, Sané semble espérer un contrat plus lucratif grâce au réseau de Zahavi. Du côté munichois, la position est claire : aucune revalorisation supplémentaire ne sera versée. Une fermeté qui pourrait précipiter un divorce à l’amiable durant l’été.

Les prétendants potentiels

Plusieurs écuries de Premier League sont déjà citées dans le dossier : Arsenal en tête, qui verrait en Sané un renfort idéal pour son aile droite. Mais l’international allemand ne manque pas d’atouts pour faire également soirées espagnoles :

• FC Barcelone, séduit par sa vitesse et sa capacité à casser les lignes.
• Real Madrid, à l’affût de profils polyvalents capables d’épauler Vinícius Jr.

Le marché est lancé, et la clause libératoire, fixée aux alentours de 60 millions d’euros, pourrait s’avérer attractive pour les clubs en quête d’un ailier expérimenté.

Un signal fort pour le vestiaire bavarois

Au-delà de l’impact sur Sané, cette mise à l’écart envoie un message aux autres cadres : le Bayern entend rester maître de ses longues négociations, sans céder à la pression des agents. Une philosophie qui s’inscrit dans le tournant amorcé par Vincent Kompany depuis son arrivée, privilégiant l’engagement total et la cohésion de groupe.

Vers une séparation douloureuse ou un rendez-vous post-saison ?

Alors que Noël Le Graët et Karl-Heinz Rummenigge veillent au grain, l’ambiance reste électrique autour de Leroy Sané. Son retour en jeu face à Wolfsburg la semaine prochaine pourrait nous en dire plus sur ses relations avec le staff technique : un ultime baroud d’honneur avant de discuter des modalités de son futur ou, au contraire, une porte qui se referme définitivement sur Munich.