Guirassy brise 438 minutes de disette d’une frappe magique et propulse Dortmund !

Serhou Guirassy a mis fin à une disette de 438 minutes sans marquer en inscrivant l’unique but de la rencontre entre le Borussia Dortmund et le FC Augsburg (1-0). Un but providentiel qui a permis au BVB de grimper provisoirement sur la deuxième marche du classement de Bundesliga, à quatre points du Bayern Munich. Retour sur une victoire laborieuse qui illustre à la fois les qualités et les défis de l’équipe de Niko Kovač.

Un but venu d’un clair-obscur

La trentaine de minutes s’écoule péniblement avant que Serhou Guirassy ne surgisse suite à une déviation involontaire de Chrislain Matsima. Un long ballon de Waldemar Anton trouve le corps du défenseur qui remet le cuir dans les pieds de l’attaquant éponyme. Sans se poser de questions, Guirassy ajuste son tir et ouvre le score à la 37^e minute. Ce but, son premier en Bundesliga depuis plusieurs mois, libère un vestiaire qui peinait à se montrer dangereux jusque-là.

Pour Niko Kovač, l’important n’est pas la beauté de la réalisation, mais l’efficacité : « Nous savions que cela allait être un combat physique et tactique. Serhou a saisi sa chance, et nous lui en sommes reconnaissants », a-t-il souligné après la rencontre.

La victoire du mental et du collectif

En l’absence de Nico Schlotterbeck et de Niklas Süle, tous deux ménagés, Dortmund a dû revoir sa charnière. Cette rotation à six postes s’est révélée étonnamment solide face à une équipe d’Augsburg bien organisée défensivement. Les points clés :

• Un pressing maîtrisé au milieu : malgré le manque de fluidité, le BVB a récupéré plusieurs ballons hauts, générant des opportunités.
• Une discipline tactique : l’axe défensif a su rester compact, limitant les incursions adverses dans la surface.
• Une solidarité sans faille : chaque récupération se traduisait par un replis rigoureux, empêchant Augsburg de transformer sa domination territoriale en occasions franches.

Cet état d’esprit combatif a compensé une animation offensive terne, où les ailiers ont souvent manqué de profondeur et où le milieu de terrain a peiné à instaurer un rythme suffisant pour distendre la défense bavaroise.

Le FC Augsburg, une méfiance confirmée

Après trois défaites consécutives et une cruelle élimination en Coupe d’Allemagne, le FCA était déterminé à faire meilleure figure contre le BVB. Les hommes de Sandro Wagner ont livré une prestation appliquée :

• Une organisation défensive stricte, héritée des riches heures de Julian Nagelsmann en sélection allemande.
• Des contres bien menés, même si le manque de justesse technique a souvent gâché la dernière passe.
• Une solidarité louée par Elvis Rexhbecaj : « Nous avons tout donné, mais sans la finition nécessaire devant le but adverse. »

Pourtant, cette solidité n’a pas été récompensée, la faute à un manque cruel d’imagination et de précision dans la zone de vérité.

Moments de tension et protestations

Le match a été émaillé de deux interruptions dues aux supporters du Borussia Dortmund. D’abord, un jet de balles de tennis pour protester contre l’horaire tardif du coup d’envoi. Puis, lors de la seconde période, des fumigènes lancés sur la pelouse ont contraint l’arbitre Tobias Stieler à stopper la partie quelques instants. Ces manifestations rappellent que, même dans un succès, la passion des ultras peut bousculer le déroulé du match.

Du côté d’Augsburg, des banderoles antipathiques envers leur entraîneur ont également flotté dans les tribunes, traduisant le ras-le-bol de supporters en mal de résultats et de cohérence sportive.

Les enseignements pour Dortmund

En tant que fan de Manchester City et de Paris Saint-Germain, j’observe combien la régularité offensive est primordiale pour tenir sur la durée. Dortmund reste invaincu depuis plusieurs matchs, mais l’incapacité à produire du jeu fluide et à multiplier les occasions est inquiétante :

• La reliance excessive sur des situations de transition : le BVB mise beaucoup sur la récupération haute, mais manque de solutions lorsque l’adversaire se replie parfaitement.
• La dépendance à un seul buteur : Guirassy sauve la mise, mais l’équipe a besoin d’alternatives. Joshua Kimmich, Julian Brandt ou Donyell Malen doivent se montrer plus décisifs.
• La gestion des émotions : la tension dans les tribunes et sur le terrain peut rapidement déséquilibrer le collectif. La confiance doit rester intacte pour aborder les prochaines échéances plus sereinement.

Avec ce succès, le Borussia Dortmund confirme sa deuxième place, mais pour que l’objectif de Top 4 se concrétise, le club devra transformer ces victoires laborieuses en démonstrations convaincantes.