Un revers qui fait réfléchir : quand le changement de Pep coûte cher
Mardi soir à l’Etihad, Manchester City a subi une défaite 2-0 contre le Bayer Leverkusen en phase de groupes de la Ligue des champions. Les buts de Grimaldo et Patrik Schick ont scellé le sort d’un match que City aurait pu, et selon les statistiques aurait dû, remporter. Mais c’est bien la décision de Pep Guardiola de procéder à dix changements dans son onze de départ qui concentre toutes les critiques.
La stratégie de rotation poussée à l’extrême
Guardiola, fidèle à son habitude d’exploiter toute la profondeur de son effectif, a cette fois aligné une équipe largement remaniée par rapport au dernier match en championnat. Erling Haaland, pivot offensif incontestable, est resté sur le banc au profit d’Omar Marmoush. À la fin, seul Nicolás González était titulaire des deux compositions récentes, signe d’une révolution presque totale dans le onze.
Sur le papier, l’idée n’était pas dénuée de logique : préserver les cadres dans une saison longue et usante, donner du temps de jeu aux éléments en manque de minutes et maintenir tout le monde impliqué. Mais sur la pelouse, l’équilibre fragile d’une équipe habituée à fonctionner avec ses stars s’est désagrégé. City a dominé possession et tentatives (18 tirs, huit cadrés), mais la faible efficacité et l’inefficacité offensive ont payé le prix fort.
Ce que l’équipe alignée révélait
Des joueurs comme Marmoush n’ont pas réussi à peser sur le match — il n’a pas cadré une seule frappe avant d’être remplacé — et l’absence d’automatismes entre les lignes a rendu le jeu stérile au moment où il fallait concrétiser la domination territoriale.
La leçon tactique et humaine
Pep a assumé ses responsabilités en conférence de presse : « Si on gagne ce n’est pas un problème, mais peut-être que c’était trop », a-t-il admis. L’entraîneur souligne la nécessité d’impliquer tout le monde sur une saison longue, mais reconnaît aussi le risque de trop perturber une équipe et de demander à des éléments peu assortis de reproduire immédiatement un niveau de cohésion élevé.
Cette défaite met en lumière deux problématiques majeures pour City :
Statistiques trompeuses et efficacité décisive
Malgré 54 % de possession et une avalanche d’occasions, City est rentré aux vestiaires mené 1-0 avant d’encaisser un second but sur une tête inspirée de Schick. Le Bayer n’a cadré que deux frappes mais les a toutes deux transformées — une leçon d’efficacité pure face à une équipe qui crée mais n’achève pas.
Des erreurs individuelles ou un problème structurel ?
Est-ce un simple accident de parcours ou le signal d’un malaise plus profond dans la gestion des rotations ? Il est tentant de considérer ce résultat comme une erreur ponctuelle : Guardiola prendra des enseignements, replacera ses cadres au bon moment et corrigera le tir. Mais la question de la gestion fine des matches à enjeu reste posée. D’autres entraîneurs, comme Enzo Maresca à Chelsea ou Roberto De Zerbi à Marseille, ont popularisé des politiques de rotation ambitieuses qui ont porté leurs fruits. La différence réside peut-être dans l’ajustement progressif versus le bouleversement simultané d’une large partie du onze.
Impacts sur la suite de la compétition
Cette défaite n’est pas fatale pour City qui reste en position favorable dans la phase de groupes, mais elle alerte. Dans une campagne européenne où la marge d’erreur est faible, chaque faux pas coûte cher non seulement en points mais en confiance. Guardiola, malgré son palmarès, n’est pas à l’abri des décisions qui se retournent contre lui. Il devra trouver le bon équilibre entre protection de l’effectif et préservation des automatismes indispensables pour gagner les grands rendez-vous.

More Stories
Wilfried Nancy débarque à Celtic : les 5 décisions choc qui peuvent relancer le club (et provoquer une mini-révolution)
Trent Alexander‑Arnold out pour deux mois : la terrible blessure qui compromet ses chances à la Coupe du Monde (et ce que cela signifie pour le Real)
Wolves en chute libre : pourquoi cette équipe risque de battre le pire record de l’histoire de la Premier League (et ce qui pourrait encore la sauver)