Gianluigi Donnarumma : est-il vraiment responsable des buts concédés par Manchester City ?
Depuis son arrivée à Manchester City, Gianluigi Donnarumma a été au centre de nombreuses discussions. Lauréat du trophée Yachine pour la deuxième fois lors de la cérémonie du Ballon d’Or 2025, son palmarès individuel est impressionnant. Pourtant, ces dernières semaines, certains observateurs et supporters ont pointé du doigt le gardien italien en le rendant responsable d’une légère hausse du nombre de buts encaissés par les Sky Blues. Faut-il pour autant l’accabler ?
Contexte et chiffres récents
Donnarumma arrive à Manchester City fort d’une réputation internationale, matérialisée par son classement dans le top 10 du Ballon d’Or — une performance répétée après 2021. Ces distinctions récompensent des qualités indéniables : présence aérienne, jeu au pied rassurant et réflexes. Pourtant, malgré ces atouts, les statistiques de City laissent apparaître une hausse discrète des buts concédés par rapport à la même période des saisons précédentes.
Avant de tirer des conclusions hâtives, il faut replacer ces chiffres dans leur contexte. Manchester City est une équipe qui domine la possession, presse haut et génère peu d’occasions adverses. Cela signifie que les situations dans lesquelles Donnarumma est mis à l’épreuve sont souvent de haute intensité : frappes de loin, contres rapides ou erreurs défensives isolées. La qualité des arrêts demandés est donc élevée, et même une légère baisse du taux d’arrêt se traduira par une augmentation perceptible des buts encaissés.
Les types d’erreurs et leur fréquence
Les critiques à l’encontre de Donnarumma se concentrent principalement sur deux axes : la gestion des centres et quelques sorties hasardeuses. Il est vrai qu’à certains moments de la saison, on a observé des hésitations sur les sorties aériennes, générant des situations dangereuses. Mais il convient de rappeler que ces incidents ne se produisent pas en série et qu’ils sont souvent liés à une mauvaise coordination défensive ou à des choix tactiques qui laissent des espaces que même le meilleur gardien aurait du mal à combler.
Autre point souvent mis en avant : le jeu au pied. Pep Guardiola attend énormément de son gardien sur la relance et l’amorce du jeu. Donnarumma, formé pour être à l’aise à la main et dans les sorties rapides, a parfois rendu des passes risquées sous pression. Cependant, son volume global de passes réussies reste compétitif pour le niveau exigé par City. Les erreurs de relance ont davantage à voir avec la pression adverse et les schémas de pressing que seul le gardien ne peut totalement contrôler.
L’impact du système de jeu de Manchester City
Le style de Guardiola s’appuie sur une défense haute et une remontée du ballon à partir du porteur. Ce système crée des opportunités spectaculaires mais aussi des risques : une perte de balle dans la moitié de terrain adverse peut vite se transformer en contre-attaque dangereuse. Dans ce cadre, le rôle du gardien n’est pas seulement d’empêcher les tirs, mais aussi de participer à l’organisation et à la relance. Dès lors, les erreurs sont souvent collectives.
De plus, City multiplie les matches toutes compétitions confondues, et la fatigue peut altérer la coordination défensive. Les statistiques individuelles d’un gardien peuvent donc être fluctuantes au gré de la forme collective. Une série de matchs intenses ou une période de rotation d’effectif peut influer sur le nombre de tirs concédés et sur la qualité des interventions demandées à Donnarumma.
Comparaisons et nuances
Comparer Donnarumma à d’autres gardiens de la Premier League ou aux précédents portiers de City doit se faire en tenant compte des contextes différents. Les chiffres bruts — buts encaissés, pourcentage d’arrêts — ne racontent qu’une part de l’histoire. Il faut aussi regarder la qualité des tirs affrontés, la situation défensive de l’équipe lors de ces tirs, et la part de responsabilité des défenseurs.
Sur ces éléments, Donnarumma ne détonne pas. Ses arrêts décisifs ont maintes fois sauvé City, et son sens de la présence dans les un-contre-un est un atout. Les moments où il a paru fragile sont rapidement médiatisés, mais une analyse approfondie montre qu’ils représentent une minorité et qu’ils coïncident souvent avec des lacunes collectives.
La perception publique et l’effet de représailles médiatiques
La pression médiatique joue un rôle non négligeable. Lorsqu’une équipe de la stature de Manchester City concède des buts inhabituels, le public cherche des responsables. Les gardiens, positionnés comme derniers remparts, deviennent des cibles faciles. Les trophées et les distinctions individuelles que Donnarumma a accumulés rendent l’ironie encore plus saillante pour certains chroniqueurs : comment un gardien si décoré peut-il être mis en cause ?
Pourtant, le foot moderne est un sport de narratives. Les histoires de « gardien en difficulté » se propagent vite, et il faut du temps pour que des analyses plus nuancées se fassent entendre. En tant que passionné qui suit tous les championnats, je constate souvent que les jugements prononcés à chaud s’atténuent avec la prise en compte des données complètes et des contextes tactiques.
Que disent les nombres réellement ?
Globalement, les statistiques servent de point de départ, mais elles doivent être interprétées avec l’analyse vidéo et la compréhension du système dont dépend le gardien. Donnarumma reste un élément clé de Manchester City, et les signes d’un déclin durable ne sont pas manifestes au niveau des performances individuelles.
Regard sur l’avenir immédiat
Pour Donnarumma, la suite de la saison sera capitale pour apaiser les critiques. Maintenir une stabilité dans les prises de décision, travailler la coordination avec la ligne défensive et continuer à s’améliorer dans le jeu au pied sont des axes évidents. Pour City, l’enjeu sera de gérer la rotation sans sacrifier la solidité défensive, afin que les statistiques individuelles reflètent mieux la réalité du collectif.

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