24 décembre 2025

Arsenal vacille-t-il ? Les chiffres révèlent la vérité surprenante derrière leur crise de nerfs

LEICESTER, ENGLAND - FEBRUARY 15: Mikel Arteta, Manager of Arsenal, reacts during the Premier League match between Leicester City FC and Arsenal FC at The King Power Stadium on February 15, 2025 in Leicester, England. (Photo by Shaun Botterill/Getty Images)

Pourquoi Arsenal donne des sueurs froides — et pourquoi ils restent favoris selon les chiffres

Depuis quelques semaines, chaque match d’Arsenal ressemble à une séance de cardio pour les nerfs des supporters. Je suis Romain, passionné de foot, et je suis tous les championnats, y compris la Premier League : ce qui se passe à Arsenal m’intéresse particulièrement. Sur le papier, les Gunners vacillent : des victoires poussives, des buts concédés tardivement et des matches où l’on a l’impression que l’équilibre peut rompre à tout instant. Pourtant, quand on enlève le vernis émotionnel et qu’on plonge dans les données, le tableau est bien moins alarmant.

La perception vs la réalité

Le contraste entre l’impression laissée et les chiffres est frappant. Pendant la première partie de saison, Arsenal avait dominé avec aisance : huit victoires, un nul et une défaite lors des dix premiers matches. Ce rythme donnait l’impression d’un rouleau compresseur. Depuis, oui, l’équipe a connu un passage plus heurté : des buts encaissés dans le temps additionnel face à Sunderland et Aston Villa, une victoire arrachée en fin de match contre Brentford, et des victoires étriquées qui mettent les nerfs à vif. Ces moments isolés ont amplifié l’idée d’une équipe moins sereine, mais les statistiques d’attaque et de défense racontent une autre histoire.

L’attaque : la création de chances n’a pas chuté

Malgré le ressenti, Arsenal continue de produire un volume d’occasions élevé. Entre 15 et 20 opportunités par match, ce qui les place parmi les meilleures attaques du championnat. Leur expected goals (xG) moyen reste à un niveau similaire à celui de la première série de matches. Concrètement, la capacité à générer des occasions n’a pas diminué de façon significative — la conversion de ces occasions a parfois été moindre, mais on ne peut pas parler d’un effondrement offensif.

Un élément important : Viktor Gyokeres, souvent pointé du doigt, n’est pas autant présent dans les zones de tir qu’un buteur type comme Haaland. Il prend moins de deux tirs par match en moyenne, ce qui limite ses probabilités de scorer. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’apporte rien : ses déplacements ouvrent des espaces, il attire les centraux et contribue à la construction. Beaucoup de ses actions ne se traduisent pas par des statistiques directes, mais influencent positivement le jeu d’équipe.

La défense : le pilier de la saison

Si Arsenal inquiète, ce n’est pas à cause d’un effondrement défensif généralisé. Au contraire : sur la saison, l’équipe reste parmi les plus solides. Une seule rencontre — face à Aston Villa — a lourdement alourdi les chiffres défensifs. Dans dix des dix-sept matches joués, les Gunners ont concédé moins de 0,5 xG. En moyenne, l’équipe encaisse seulement autour de 0,5 xG par match, un niveau qui, statistiquement, est plus que suffisant pour prétendre au titre si l’équipe continue à gérer les match-deciders de la même façon.

La philosophie d’Arteta y est pour beaucoup : maîtrise du ballon, suppression des lignes de passe adverses, et une construction propre depuis l’arrière. Cette approche vise à minimiser les grandes occasions pour l’adversaire, ce qui rend la marge d’erreur très faible mais efficace sur la durée.

Gyokeres : bouc émissaire ou pièce du puzzle ?

Gyokeres subit l’incompréhension d’une partie du public. Sur le plan statistique, il ne produit pas autant d’occasions de finition que l’on pourrait attendre d’un attaquant acheté à prix fort. Mais son rôle dans le système est souvent de créer de l’espace et de mobiliser les défenseurs. Les statistiques de service à son égard — passes clés, centres ouvrant l’axe — ne sont pas toujours au niveau attendu par rapport à son positionnement. Le problème est donc autant collectif : les automatismes entre lui et ses coéquipiers (Odegaard, Saka, Martinelli) ne sont pas toujours parfaits et certaines décisions dans le dernier geste auraient mérité d’être mieux synchronisées.

Odegaard : l’architecte discret

Martin Odegaard est le cerveau de cette équipe. Ses chiffres de création (shot-creating actions) le placent parmi les leaders du championnat. Pourtant, il lui arrive de retenir le ballon, d’élargir ou de temporiser là où un centre avant rapide aurait servi mieux l’attaquant. Cette retenue est parfois volontaire : Odegaard joue aussi pour contrôler le tempo et annihiler le pressing adverse. C’est un équilibre délicat — tolérable si la défense reste aussi compacte.

La stratégie d’Arteta : suffoquer l’adversaire

Contrairement à certains champions qui explosent offensivement, Arsenal s’appuie sur une stratégie de contrôle et de neutralisation. L’idée n’est pas d’écraser l’adversaire par un festival offensif, mais de réduire à néant ses opportunités de but. Cette méthode produit des matches peu spectaculaires mais constants dans le résultat. Elle tolère peu d’erreurs individuelles et rend chaque but encaissé plus visible — d’où cette sensation de fragilité lorsque surviennent des coups du sort.

Perspectives pour la suite

À Noël, Arsenal conserve la tête du championnat. Les chiffres plaident pour eux : une attaque toujours créative, une défense parmi les meilleures, et une capacité à éviter la défaite même quand le jeu est poussif. Manchester City reste une menace de taille, et la forme d’Haaland peut tout changer, mais si Arsenal maintient son niveau défensif et parvient à lisser ses matches dans le dernier tiers, ils restent les favoris naturels pour le titre.