5 décembre 2025

Allegri de retour : la tactique secrète qui pourrait ramener l’AC Milan au Scudetto cette saison (ou tout gâcher)

Aug 1, 2018; Atlanta, GA, USA; Juventus manager Massimiliano Allegri during the 2018 MLS All Star Game against the MLS All-Stars at Mercedes-Benz Stadium. Mandatory Credit: Mark J. Rebilas-USA TODAY Sports

Retour d’Allegri : prudence et efficacité au cœur du projet

Massimiliano Allegri est de retour à San Siro avec une mission claire : stabiliser l’AC Milan après une saison 2024/25 décevante qui les a vus terminer à la huitième place. Le message est simple et fidèle à son ADN tactique : ne pas chercher à tout maîtriser, limiter les risques et exploiter les contres. Jusqu’ici, la recette fonctionne plutôt bien sur les résultats — Milan occupe la deuxième place de Serie A et reste invaincu depuis la première journée — mais l’approche soulève des interrogations légitimes sur sa viabilité sur la longueur.

Des victoires contre l’élite, mais des points perdus contre les petits

Le paradoxe milanais cette saison tient en deux chiffres : le club gagne contre la plupart des équipes du haut de tableau (Inter, Napoli, Roma, Fiorentina), mais laisse filer des points contre des adversaires supposés inférieurs (Parma, Pisa) et a chuté dès l’ouverture face à Cremonese. Ce profil est typique d’une équipe solide dans les grands rendez-vous mais parfois vulnérable face à des blocs bas et bien organisés. Ces matches « perdus » ont un impact beaucoup plus important sur le classement que les défaites contre des rivaux, car ce sont des occasions ratées d’asseoir une domination sur le championnat.

Schéma tactique : accepter de ne pas avoir le ballon

Allegri a remis en place un Milan pragmatique, souvent volontairement inférieur en possession pour mieux contrôler le rythme et limiter les espaces adverses. Lors des rencontres contre Roma et Inter, Milan a tourné autour de 40% de possession, privilégiant la solidité défensive et l’efficacité en transition. Cette philosophie fonctionne lorsque les Rossoneri ouvrent le score — ce qui s’est produit dans 10 de leurs 12 matches de championnat — mais elle montre ses limites lorsque l’équipe est contrainte de maîtriser le jeu sur la durée.

Forces : transition, individualités, et présence d’un maître à jouer

Le véritable atout de ce Milan est la capacité à punir les erreurs en transition. Rafael Leão et Christian Pulisic sont des armes redoutables lorsqu’on leur laisse des espaces à exploiter, et l’arrivée de Luka Modrić a apporté une qualité de passe et une intelligence de jeu qui fluidifient ces phases. Les statistiques avancées placent Milan deuxième en xG du championnat, derrière l’Inter, ce qui indique que l’attaque génère des occasions de qualité et n’est pas qu’un produit de la variance.

Faiblesses : manque d’options offensives et rigidité face aux blocs bas

Le véritable talon d’Achille milanais se situe en attaque. Avec l’absence de Santiago Giménez — leur seul vrai neuf naturel — et une absence de Plan B clairement défini, l’équipe peine parfois à percer les défenses compactes. Quand le jeu s’enlise et que les automatismes de transition sont neutralisés, Milan manque de solutions pour faire la différence. De plus, la dépendance à quelques joueurs clés expose l’équipe au risque d’essoufflement ou de baisse de forme collective.

Défense : amélioration, mais pas encore au niveau d’un candidat au Scudetto

Allegri est revenu pour rendre Milan plus difficile à battre, et sur certains indicateurs, le progrès est tangible : l’équipe concède moins de grosses occasions qu’en saison précédente. Pourtant, les métriques défensives les placent plus proche d’un milieu de tableau sur l’indicateur xGA que d’une armure de champion. Le bloc bas est solide mais perfectible ; il tient la route, mais ne rassure pas encore totalement pour une course au titre où la régularité est reine.

La gestion du groupe et l’importance du calendrier

Un élément clé de cette campagne sera la gestion des retours de blessure et de la profondeur d’effectif. Le retour de Giménez et l’intégration de jeunes comme Ardon Jashari pourraient redistribuer les cartes offensives et réduire la pression sur les titulaires. Le calendrier jusqu’à la mi-saison est plutôt favorable, avec des confrontations majoritairement contre des équipes du milieu et du bas de tableau — des rencontres où Allegri devra montrer sa capacité à transformer sa philosophie en constance de résultats.

Scénarios pour le Scudetto : pourquoi Milan reste dans la course

  • Si Giménez revient en forme et que Modrić continue d’organiser le jeu, Milan gardera une force de nuisance en transition suffisante pour rivaliser.
  • Si l’équipe évite les points perdus bêtes contre des concurrents supposés inférieurs, elle peut maintenir la pression sur l’Inter, qui reste la référence mais souffre d’un effectif vieillissant.
  • La simplicité du calendrier — moins d’obligations européennes — pourrait jouer en faveur des Rossoneri, permettant à Allegri de concentrer ses ressources sur la Serie A.
  • Regard d’un fan passionné

    En tant qu’observateur assidu des championnats européens et supporter fervent de Manchester et de Paris, j’applaudis la méthode d’Allegri pour sa lucidité : mieux vaut être solide et pragmatique que fragile et séduisant. Mais le football moderne demande parfois plus que de la discipline défensive — il exige des capacités d’adaptation, des options tactiques variées et une communication sur le terrain qui embraye quand il faut changer de rythme. Milan a la matière première pour rester en course, mais tout dépendra de la capacité du coach à corriger les faiblesses face aux blocs bas et à diversifier ses plans offensifs sans trahir son identité.

    Les prochains mois, une fenêtre décisive

    Les semaines à venir s’annoncent cruciales : le maintien d’une dynamique positive contre les équipes de milieu de tableau, le retour de joueurs clés et la gestion fine des rotations définiront si Allegri peut transformer ce Milan pragmatique en véritable candidat au titre. Pour l’instant, l’équipe coche les cases de l’efficacité ; la question reste de savoir si cette efficacité peut durer jusqu’en mai.