Un héritage post-Klopp en question
Depuis le départ de Jürgen Klopp, Liverpool peine à conserver sa domination dans les duels aériens et sur les jeux arrêtés. Arne Slot, en poste depuis quelques mois, déplore un manque criant de réalisations sur ces situations pourtant si décisives. Le Néerlandais ne cache pas son exaspération : en championnat, les Reds n’ont inscrit qu’un seul but sur coup franc – signé Dominik Szoboszlai fin août face à Arsenal – tandis que quatre de ses propres cages sont tombées suite à des corners et des touches adverses.
Statistiques révélatrices de vulnérabilité
Sur la première moitié de saison, Liverpool affiche un des plus mauvais bilans de Premier League en matière de coups de pied arrêtés défavorables :
- 4 buts encaissés sur phases arrêtées, seuls West Ham et Leeds font pire.
- 1 seul but marqué, contre Arsenal, après une longue séquence sans réussite.
- 10 buts concédés sur phases arrêtées lors du dernier exercice, contre 4 sur la période actuelle.
Ce constat est d’autant plus frappant que l’an dernier, les Reds avaient compté sur leurs coups de pied arrêtés pour enchaîner les succès et décrocher le titre. Slot souligne lui-même que « dans la seconde partie de la saison passée, nous marquions beaucoup sur ces phases, ce qui nous permettait de gagner ». Aujourd’hui, c’est l’inverse : les opportunités sont là, mais la conclusion fait cruellement défaut.
L’impact des défenses plus basses
Pour compenser l’absence de la créativité flamboyante de Klopp, les défenses adverses ont adopté une posture plus résolue, s’enfermant massivement dans leur camp dès les premières minutes. Résultat : Liverpool, dont l’approche offensive se fonde désormais sur l’occupation de l’espace, se retrouve à buter sur un mur de joueurs, d’autant plus que la fluidité collective reste à parfaire dans un nouveau système.
Slot l’explique clairement : « Beaucoup d’équipes nous font jouer différemment cette saison, en repliant bas, et nous devons trouver des solutions. Lorsqu’un adversaire choisit de défendre en bloc bas, les occasions en jeu ouvert se raréfient, d’où l’importance des coups de pied arrêtés. »
Un coach set-piece manquant à l’appel
Conscient de cette faiblesse, le club a même publié une offre pour recruter un entraîneur spécialisé sur les jeux arrêtés. Sans succès. Cette absence de profil dédié se fait cruellement sentir :
- Plus de précision attendue dans les centres et corner courts.
- Meilleure coordination lors des phases offensives et défensives.
- Analyses vidéo approfondies pour contrer les nouvelles organisations adverses.
Le constat est unanime : Liverpool dispose de tireurs de qualité et de joueurs puissants dans la surface, mais le manque d’encadrement spécifique handicape l’efficacité.
Occasions manquées et faits de jeu
Malgré un volume de centres conséquent et des tentatives de marquer sur chaque phase arrêtée, la lucidité fait défaut au moment crucial :
- Ibrahima Konaté a gâché de grosses opportunités face à Crystal Palace et à Galatasaray.
- Un manque de synchronisation dans les courses vers le premier poteau et le deuxième poteau.
- Des appels de balle souvent trop prévisibles, laissant les défenseurs libres de se replacer.
Ces échecs répétés sur des situations que l’on pensait maîtrisées forcent le technicien à repenser la préparation hebdomadaire. Romain, supporter invétéré de Manchester et de Paris, observe avec attention comment Liverpool va s’adapter à ce défi tactique.
Conséquences sur les résultats
La récente défaite 2-1 à Selhurst Park en est l’illustration parfaite : Crystal Palace ouvre le score sur corner et enfonce le clou sur une touche bien travaillée. En Ligue des Champions, la contre-performance à Galatasaray a également mis en lumière cette fragilité, même si l’équipe a su se créer des occasions. Ces revers ont des répercussions directes au classement et modifient la perception du favori éternel qu’était Liverpool.
Le départ d’Alexander-Arnold, un handicap de taille
La vente de Trent Alexander-Arnold cet été a privé les Reds de l’un des meilleurs spécialistes européens des coups de pied arrêtés. Son pied droit précis et son sens du timing faisaient la différence sur de nombreuses actions :
- Corners rentrants à effet, difficiles à anticiper pour les gardiens.
- Coups francs directs ou décalages courts pour créer le surnombre.
- Longues touches bossées pour surprendre la défense.
Son absence se fait sentir, même si les successeurs – notamment Alexis Mac Allister ou Moïse Kean –, sont régulièrement sollicités sur ces phases. Les automatismes doivent maintenant être réappris.
Les défis à venir avant le choc contre Chelsea
Ce weekend, Liverpool se déplace à Stamford Bridge. Enzo Maresca a armé Chelsea d’une redoutable efficacité sur phase arrêtée : plus de 50 % de leurs buts proviennent de coups francs, corners ou touches. Slot ne peut ignorer cette menace : « C’est la nouvelle réalité de la Premier League », rappelle-t-il.
Pour aggraver les difficultés, Alisson, touché aux ischio-jambiers face à Galatasaray, sera absent lors du déplacement à Londres et pourrait manquer le Clasico contra Manchester United mi-octobre. Une épreuve de plus pour un effectif en quête de repères.
Retours en vue et objectifs de remise en ordre
Du côté de l’attaque, Hugo Ekitike a repris l’entraînement après sa légère alerte en Turquie, tandis que Federico Chiesa doit encore être évalué. Leur présence offrira plus de variété offensive et des profils différents sur les coups de pied arrêtés :
- Ekitike, puissant dans les duels, pour peser au premier poteau.
- Chiesa, finisseur expérimenté, capable de décaler ou d’armer des tirs lointains.
Le défi est clair : trouver les bonnes séquences de jeu et améliorer la communication pour transformer chaque coup de pied arrêté en opportunité réelle. Romain suit de près ces ajustements, convaincu que la maîtrise des phases arrêtées peut à nouveau offrir des titres et des exploits mémorables aux Reds.