8 novembre 2025

Bierhoff dévoile son plan fou : la Bundesliga bientôt jouée à l’étranger ?

Une ouverture audacieuse d’Oliver Bierhoff

Le 7 novembre 2025, lors d’un événement organisé à l’occasion du match NFL de Berlin, Oliver Bierhoff, ancien directeur de la Mannschaft et désormais conseiller pour les New England Patriots, a lâché une bombe qui fait déjà beaucoup parler outre-Rhin : il se dit favorable à l’idée de disputer occasionnellement des rencontres de Bundesliga à l’étranger.

Inspiré par la réussite de la NFL qui multiplie ses « International Series » un peu partout dans le monde, Bierhoff a expliqué qu’il ne s’opposerait pas à ce concept, tant que l’on en reste à quelques matches « ponctuels ». Selon lui, les fans hors d’Allemagne ont un véritable « appétit » pour leurs clubs préférés et seraient prêts à se déplacer pour soutenir leurs équipes.

Les arguments de Bierhoff en faveur de l’exportation

Plusieurs points ont motivé son positionnement :

  • Le désir des supporters étrangers de découvrir le spectacle de la Bundesliga en direct, et de pouvoir encourager leurs stars et leurs équipes sur place.
  • La nécessité pour les clubs et la ligue de conquérir de nouveaux marchés, notamment américains et asiatiques, afin de diversifier et d’accroître leurs revenus.
  • Le fait que d’autres championnats, à l’image de la Major League Soccer aux États-Unis, acceptent déjà de longs déplacements et des décalages horaires importants pour toucher un public plus large.

Bierhoff a d’ailleurs souligné qu’un calendrier de football, « aussi chargé soit-il », ne devrait pas fermer la porte à quelques expériences, dès lors qu’elles sont planifiées avec discernement.

La réaction ferme de la DFL et des décideurs allemands

En Allemagne, le sujet suscite un tollé parmi les instances dirigeantes. Le patron de la Deutsche Fußball Liga, Hans-Joachim Watzke, a immédiatement mis les points sur les i :

  • La Bundesliga est animée par une forte tradition locale qui fait la force de son identité.
  • L’idée d’un match officiel loin des stades allemands lui paraît « antinomique » avec l’esprit du championnat.
  • Il reconnaît cependant que la NFL est un modèle en termes de marketing, mais affirme que la « Bundesliga a ses limites » à respecter.

Herbert Hainer, président du Bayern Munich, a renchéri en déclarant que la Bundesliga « appartient à l’Allemagne » et qu’il convient de préserver un public fervent et connaisseur, prêt à remplir les enceintes chaque week-end.

Tradition allemande vs enjeux économiques

Cet affrontement d’idées révèle un dilemme classique : faut-il préserver à tout prix l’ADN d’un championnat ou céder à la tentation d’un développement commercial international ? Dans le cas de la Bundesliga :

  • La voix des supporters et des dirigeants locaux prônent le maintien de l’intégrité territoriale des rencontres.
  • Le discours de Bierhoff met en avant la prospectivité financière et l’expansion de la ligue au-delà des frontières européennes.

À l’heure où le football devient un véritable business global, l’Allemagne se trouve à un carrefour stratégique. La concurrence des championnats anglais, espagnols ou italiens est plus vive que jamais sur le marché des droits TV et du merchandising.

Vers un compromis possible ?

Plusieurs scénarios peuvent émerger des échanges houleux entre Bierhoff et la DFL :

  • Organiser un match de gala en dehors de l’Allemagne, sans incidence au classement, à la manière d’un « showcase » pour attirer un nouveau public.
  • Planifier un « round » de rencontres de Bundesliga 2 ou de rencontres de coupe nationale à l’étranger, limitant ainsi l’impact sur l’élite.
  • Maintenir le cœur du championnat en Allemagne tout en multipliant les tournées promotionnelles et fan days dans les grandes capitales internationales.

Chacune de ces options chercherait à concilier le désir d’internationalisation exprimé par Bierhoff et le respect de la tradition défendue par la DFL.

Un débat loin d’être clos

Pour un passionné comme moi, qui suit avec la même attention Manchester United, Manchester City ou le Paris Saint-Germain, ce débat est captivant. La Bundesliga a toujours brillé par son atmosphère électrique et ses prix d’entrée abordables. L’exporter, c’est prendre le risque d’altérer un modèle qui fonctionne très bien.

En même temps, comment ignorer la dynamique mondiale du football, où chaque région du globe veut vivre l’expérience du « vrai championnat » ? Si un terrain d’entente émerge, il faudra savoir doser le nombre de rencontres, l’emplacement des stades hôtes et l’impact sur le calendrier international.

Quoi qu’il en soit, la prise de position d’Oliver Bierhoff relance une réflexion importante pour l’avenir de la Bundesliga. Reste à voir si la DFL finira par assouplir sa position ou si elle restera inflexible, préservant ainsi son modèle unique.