Choc à Anfield : Arne Slot sur la sellette, Klopp prêt à faire son grand retour ?

Un début de règne triomphal

Lorsque Liverpool a annoncé l’arrivée d’Arne Slot à Anfield l’été dernier, beaucoup ont vu en lui le successeur idéal de Jürgen Klopp. Après un championnat anglais remporté haut la main dès sa première saison, Slot a bénéficié d’un mercato estival record. Avec 446,5 millions de livres dépensés, il a remodelé un effectif déjà victorieux et lancé sa deuxième campagne sur les chapeaux de roues : cinq victoires consécutives en Premier League. Même si quatre de ces succès ont été obtenus grâce à des buts tardifs, l’optimisme régnait dans la communauté des Reds et au-delà.

La chute brutale

Depuis cette période enjouée, le vent a tourné pour les Merseysiders. Quatre revers consécutifs dans toutes les compétitions ont semé le doute dans les esprits. Le coup de grâce est venu dimanche dernier, avec cette défaite 2-1 à domicile face à Manchester United. Un résultat particulièrement amer tant Liverpool avait dominé la rencontre sans réussir à convertir ses occasions. Pour moi, supporter de Manchester comme de Paris, c’est toujours fascinant d’observer un géant vaciller, et Anfield a connu samedi soir l’un de ses pires moments depuis l’ère Rodgers en 2014.

La fronde des supporters

Sur les réseaux, le hashtag #SlotOut a rapidement fleuri parmi les internautes. Si certains messages émanent de supporters adverses en mal de moqueries, beaucoup de fans des Reds expriment un ras-le-bol sincère :

• « Juste virer Slot, et vite ! »
• « Il n’a aucune tactique, aucun plan de jeu ! »
• « Cette équipe manque de rythme et de personnalité. »

Pourtant, d’autres exhortent à la retenue : « Vos têtes ont besoin de reprendre du sens, #SlotOut n’est pas la solution », peut-on lire ici et là. Le débat fait rage au sein de la « Kop Army » et divise même les tribunes virtuelles.

Les bookmakers sur le coup

Après ces quatre défaites, les cotes sur le licenciement de Slot ont fondu comme neige au soleil. Aujourd’hui, il est coté à 16/1 pour être le prochain manager à quitter son poste en Premier League. Seuls six entraîneurs voient leurs chances jugées plus élevées :

• Vítor Pereira (2/1)
• Rúben Amorim (4/1)
• Daniel Farke (8/1)
• Keith Andrews (10/1)
• Scott Parker (12/1)
• Marco Silva (12/1)

À titre de comparaison, le nom de Pep Guardiola ou d’Arsène Wenger n’apparaît même pas dans ce classement, tant ils sont jugés intouchables.

Quel prix pour un licenciement ?

Arne Slot perçoit un salaire annuel de 6,6 millions de livres et est lié à Liverpool jusqu’en juin 2027. Les estimations évoquent une facture de l’ordre de 11 millions pour le résilier dès maintenant. Un tel montant ferait de ce licenciement le deuxième plus onéreux de l’histoire du club, derrière le départ de Brendan Rodgers en 2015 (compensation de 15,6 millions). Au total, Liverpool aurait dépensé environ 50,8 millions en indemnités depuis l’instauration de la Premier League, un tiers seulement des 156 millions alignés par Chelsea sur la même période.

Le spectre du retour de Klopp

Dans ce contexte, la question de Jürgen Klopp ressurgit immanquablement. Lors d’un récent entretien, l’ancien manager de Liverpool a confié qu’il n’envisageait pas de coacher un autre club en Angleterre, ce qui laisserait la porte ouverte à un retour à Anfield. Klopp, qui a quitté le banc en mai 2024 après neuf années de règne passionné, reste une légende vivante des Reds. Interrogé sur ses envies, il a avoué ne pas ressentir le manque des matchs ni des conférences de presse, tout en concédant qu’une décision de retour pourrait être envisagée à l’avenir. Pour moi, ce scénario reste audacieux : Liverpool tolérerait-elle d’attendre plusieurs années afin de rapatrier la seule personne capable de rétablir un équilibre ?

Perspectives et enjeux

Alors, quelle issue pour cette saison sous tension ? Arne Slot bénéficie toujours du soutien partiel de son vestiaire et d’une direction qui mise sur la patience. Mais si la série négative se poursuit, les propriétaires pourraient céder aux pressions extérieures. Dans un monde où la réussite immédiate prime, le club au passé glorieux doit rapidement trancher : miser sur la continuité d’un projet long terme ou opter pour un retour en arrière – et peut-être pour le retour de Klopp.