Une proposition historique à Trump Tower
Le 24 septembre 2025, dans les bureaux feutrés de Trump Tower à New York, FIFA a franchi un nouveau pas vers l’inattendu : l’idée d’une Coupe du monde masculine à 64 équipes en 2030. Sous la présidence de Gianni Infantino et l’œil attentif du secrétaire général Mattias Grafström, une délégation sud-américaine composée d’Alejandro Domínguez (président de la CONMEBOL), de Santiago Pena (président du Paraguay), d’Orsi Yamandu (vice-président de l’Uruguay) et des dirigeants Robert Harrison, Nacho Alonso et Chiqui Tapia a plaidé pour ce format XXL. L’absence remarquée du président argentin Javier Milei, retenu à Washington, n’a pas terni l’ambiance de cette réunion déterminante.
Les enjeux du centenaire de la compétition
La Coupe du monde 2030 revêt une symbolique particulière : centenaire de la première édition disputée en Uruguay en 1930. À l’époque, 13 nations s’étaient affrontées. Aujourd’hui, FIFA souhaite célébrer cet anniversaire en ouvrant un format sans précédent, rompant avec la logique traditionnelle. La proposition inclut un démarrage historique dans les trois pays sud-américains originels (Uruguay, Argentine, Paraguay), avant de déplacer la majorité des rencontres en Europe (Espagne, Portugal) et en Afrique du Nord (Maroc).
Une évolution progressive du format
- 1930–1978 : 16 équipes
- 1982–1994 : 24 équipes
- 1998–2022 : 32 équipes
- 2026 : 48 équipes (États-Unis, Canada, Mexique)
- 2030 proposé : 64 équipes
Avec 64 sélections, la Coupe du monde 2030 deviendrait la plus vaste de l’histoire. Plus de 30 % des 211 membres de FIFA seraient alors représentés, offrant une visibilité inédite aux nations émergentes et multipliant les matches dans des zones encore peu couvertes par le football mondial.
Pourquoi un passage à 64 équipes ?
La première étincelle est venue du président de la fédération uruguayenne, Ignacio Alonso, lors d’une réunion du Conseil de la FIFA en mars dernier. Alejandro Domínguez a repris l’idée lors du congrès de la CONMEBOL, arguant qu’« un centenaire mérite un format extraordinaire ». Plus de matches, davantage d’équipes, c’est aussi une source de revenus supplémentaire grâce aux droits TV et aux sponsors. Pour Romain, fan de Manchester et admirateur des exploits parisiens, ce projet pourrait offrir un coup de projecteur à des talents méconnus avant qu’ils ne s’exilent vers les grands clubs européens.
Impact sur la compétition et les qualifications
- Un quart des places supplémentaires profitera aux continents traditionnellement sous-représentés.
- Chaque hôte sud-américain organiserait au moins un groupe, renforçant l’ancrage local.
- Calendrier plus dense avec un premier tour élargi, puis des phases à élimination directe modulées.
- Nouvelles opportunités de débuts en Coupe du monde pour de petites nations.
Cependant, cette formule nécessite une refonte des tours de qualification et une coordination drastique entre confédérations pour éviter un embouteillage des calendriers nationaux et des clubs européens.
Les oppositions et les critiques
- Aleksander Ceferin (UEFA) juge ce projet « malsain », estimant que la qualité du tournoi risque d’être diluée.
- Victor Montagliani (Concacaf) s’oppose au rythme, soulignant qu’« on n’a pas encore expérimenté le format à 48 équipes ».
- Des voix redoutent une fatigue accrue des joueurs et un étalement des intérêts des diffuseurs.
- Certains présidents craignent une perte de prestige chez les nations les plus performantes.
Les prochaines étapes du dossier
FIFA a précisé qu’aucune décision formelle n’était encore prise : tout dépendra du dossier soumis au Conseil de la FIFA. Gianni Infantino s’est montré plutôt ouvert, déclarant qu’« ensemble, nous pouvons faire de 2030 un événement mémorable ». D’autres réunions sont programmées cette semaine à New York pour affiner le projet technique et financier. Les estimations budgétaires, l’emplacement des stades et la répartition des matches entre continents figureront au cœur des discussions.
Perspectives pour les nations et les supporters
Pour les pays jusqu’ici absents de la grande fête planétaire, l’élargissement à 64 équipes représente une chance historique. Les sélections d’Asie, d’Afrique ou d’Océanie pourraient enfin goûter à la phase finale plus régulièrement. Du point de vue des fans, Romain imagine déjà les nouvelles histoires à vivre : la qualification de la Zambie, la première victoire d’Oman ou le retour en Coupe du monde de la Hongrie. Plus de diversité, plus d’émotions et peut-être de nouvelles idoles mondiales avant leur transfert dans les championnats majeurs.