Coupe du Monde : la bourde hallucinante qui fait perdre 3 points à l’Afrique du Sud

Contexte et déroulement du match décisif

Le 21 mars dernier, l’équipe nationale sud-africaine se déplaçait à Polokwane pour affronter le Lesotho lors des qualifications pour la Coupe du Monde. Le coup d’envoi au Peter Mokaba Stadium a tourné à l’avantage des Bafana Bafana, qui s’étaient imposés 2-0 grâce à des réalisations en seconde période. Mais le score sur le terrain ne reflétait pas l’issue finale du groupe C.

La polémique est née de l’alignement de Teboho Mokoena, milieu de terrain de 28 ans évoluant au Mamelodi Sundowns. Prévenu d’un carton lors des rencontres qualificatives contre le Bénin et le Zimbabwe, il aurait dû purger une suspension automatique d’un match. La fédération sud-africaine l’a néanmoins titularisé, pensant sans doute échapper à la sanction.

La décision de la Fifa et ses motivations

Suite à une réclamation déposée par le Lesotho, la Fifa a diligenté une enquête. Le comité disciplinaire de l’instance mondiale a statué sans ambiguïté : “Le match en question est déclaré perdu par l’équipe représentative d’Afrique du Sud sur le score de 3-0”, tel que publié sur le site officiel de la Fifa.

Au-delà de la défaite administrative, la South African Football Association (SAFA) se voit infliger une amende de 10 000 francs suisses (environ 9 345 £). Quant à Teboho Mokoena, il reçoit un simple avertissement, sans prolongement supplémentaire de sa suspension initiale.

Impacts sur le classement du groupe C

Avant cette décision, l’Afrique du Sud comptait 6 points et occupait provisoirement la tête du groupe C. Avec la déduction de trois unités, les Bafana Bafana glissent à la deuxième place. Le Bénin, bénéficiant d’une meilleure différence de buts, prend désormais les commandes du groupe.

Ce repositionnement ajoute une pression supplémentaire sur Hugo Broos et ses hommes, alors que deux journées restent à disputer. Le rêve sud-africain de participer à la prochaine Coupe du Monde se complique, même si le potentiel du groupe reste solide.

Réactions des acteurs concernés

• Hugo Broos, sélectionneur de l’Afrique du Sud : “Nous avons commis une erreur, nous avons fait quelque chose que nous n’aurions pas dû faire.”
• Mokhosi Mohapi, secrétaire général de la Lesotho Football Association : “Il n’y a aucune malveillance, il s’agit simplement de voir les règlements respectés. Si c’était nous, nous ferions de même.”
• Gernot Rohr, sélectionneur du Bénin : “L’Afrique du Sud perd trois points, la Fifa traîne les pieds depuis longtemps. C’est incompréhensible.”

Les prochaines échéances des Bafana Bafana

Privés de leur avantage initial, les Sud-Africains doivent réagir rapidement. Voici leur calendrier à venir :

• 10 octobre : déplacement à Harare pour défier le Zimbabwe
• 14 octobre : réception du Rwanda au stade Loftus Versfeld

Parallèlement, le Bénin se rendra au Rwanda puis affrontera le Nigeria aux mêmes dates, ce qui promet un sprint final haletant pour la qualification.

La voie du recours et délai imparti

La SAFA dispose d’un délai de dix jours pour faire appel de la décision de la Fifa. Un possible recours pourrait inverser la situation temporellement, mais les chances restent faibles étant donné la clarté du règlement disciplinaire.

Selon le code de la Fifa : “Si une équipe aligne un joueur inéligible pour suspension, problèmes d’enregistrement ou nationalité, elle perd automatiquement le match sur le score par défaut de 3-0, sauf si le résultat sur le terrain était plus défavorable.” La rédaction des Bafana Bafana doit désormais choisir entre accepter la sanction ou tenter une ultime bataille juridique.

Enjeux sportifs et symboliques

Pour l’Afrique du Sud, nation hôte de la Coupe du Monde 2010 et habituée des grands rendez-vous, cette erreur administrative a un goût amer. Elle entrave la progression d’un groupe talentueux et prometteur, emmené par des joueurs évoluant dans des clubs européens de premier plan.

Supporter inconditionnel de Manchester et du Paris Saint-Germain, je garde en tête la leçon du fair-play administratif : sur le terrain, l’arbitre est parfois moins strict que dans les bureaux de la Fifa. Les Bafana Bafana devront désormais faire parler leur qualité de jeu pour reconquérir leur destin.