Depuis ses débuts internationaux, Cristiano Ronaldo s’est imposé comme l’un des attaquants les plus redoutables du football moderne. Titré à de nombreuses reprises, sacré Ballon d’Or, vainqueur de la Ligue des champions et figure emblématique du Portugal, le quintuple Soulier d’Or n’en reste pas moins confronté à une anomalie statistique : il n’a jamais battu l’équipe nationale allemande. À 40 ans, alors qu’il s’apprête à disputer les demi‐finales de la Ligue des Nations contre la Mannschaft, ce record négatif mérite un éclairage approfondi.
Un duel historique
Le premier face‐à‐face date du 8 juillet 2006, lors du match pour la troisième place de la Coupe du Monde en Allemagne. Cristiano Ronaldo, alors âgé de 21 ans et encore émergeant sur la scène mondiale, affrontait déjà une génération dorée de la sélection allemande, portée par Michael Ballack, Miroslav Klose et un jeune Bastian Schweinsteiger. La soirée s’est soldée par un 3‐1 sans appel en faveur des hôtes, inaugurant ce qui allait devenir une série noire pour CR7 face à la DFB-Elf.
Les confrontations clés
- Coupe du Monde 2006 (3e place) – 3:1 : Ronaldo réduit l’écart en fin de match, mais deux buts de Schweinsteiger et un CSC de Petit offrent la victoire aux Allemands.
- Euro 2008 (quarts) – 3:2 : Malgré l’ouverture du score de Miroslav Klose, les Portugais pensent revenir via Nuno Gomes. Michael Ballack clôt le suspense avant l’égalisation tardive d’Hélder Postiga, sans succès.
- Euro 2012 (phase de groupes) – 1:0 : Cristiano Ronaldo, capitaine madrilène, bute sur Manuel Neuer et un bloc défensif allemand rigoureux. Mario Gómez inscrit l’unique but à la 72e minute.
- Coupe du Monde 2014 (phase de groupes) – 4:0 : Thomas Müller et Mats Hummels infligent un véritable revers à la Seleção. Pepe est expulsé, et le Portugais ne parvient jamais à réagir.
- Euro 2021 (phase de groupes) – 4:2 : Ronaldo crée l’exploit dès la 15e minute, mais deux contre‐perfusions (CSC de Ruben Dias et Raphael Guerreiro) et des réalisations de Kai Havertz et Robin Gosens scellent de nouveau la destinée portugaise.
Les chiffres qui parlent
Depuis 2006, cinq matchs sous cinq formats différents (CM, Euro, Ligue des Nations), cinq défaites. Aucun but n’a suffi à renverser l’Allemagne, qui totalise 15 buts marqués contre seulement 4 inscrits par le Portugal. Cristiano Ronaldo, à lui seul, n’a jamais trouvé la faille.
Les ingrédients du blocage
Plusieurs facteurs expliquent cette anomalie statistique :
- Solide organisation tactique : Joachim Löw, puis Hansi Flick, ont toujours aligné un 4-2-3-1 ou un 4-3-3 compact, limitant les espaces pour les attaquants adverses.
- Milieux dominateurs : Schweinsteiger, Kroos, Goretzka ou Kimmich ont régulièrement muselé le porteur de balle, privant Ronaldo de phases de jeu rapides.
- Gardiens infranchissables : Jens Lehmann, Manuel Neuer, puis Marc-André ter Stegen se sont imposés comme des remparts dans les confrontations directes.
- Psychologie du rendez-vous : Savoir qu’aucun succès n’a encore été arraché crée une pression mentale supplémentaire pour le Portugais.
Le regard d’un passionné
En tant que fan inconditionnel de Manchester United, Manchester City et du Paris Saint-Germain, je suis habitué à voir Ronaldo évoluer avec panache et ambition. Pourtant, face à l’Allemagne, même les feintes de corps et la puissance de tir de CR7 n’ont pas suffi. Chaque rencontre a semblé rarement prendre la tournure espérée : un adversaire parfaitement préparé, une équipe allemande prête à étouffer toute velléité portugaise.
Un défi pour la Ligue des Nations
Mercredi prochain, à 21 h, Portugal et Allemagne se retrouvent pour une place en finale de la Ligue des Nations. Après 2019, Ronaldo espère ajouter une nouvelle ligne à son palmarès. Mais pour la première fois depuis un quart de siècle, il aura l’occasion d’inverser cette fâcheuse tendance.
Les enjeux du demi‐finale
- Garder le leadership offensif : Ronaldo devra combiner avec ses coéquipiers et multiplier les déplacements pour casser le bloc allemand.
- Neutraliser les milieux allemands : Fernandes, Neves et les autres devront assurer une transition rapide pour étouffer la construction du jeu teuton.
- Exploiter les coups de pied arrêtés : face à une défense très organisée, les coups francs ou corners peuvent faire basculer la rencontre.
La rencontre s’annonce d’ores et déjà comme l’un des rendez-vous les plus disputés du printemps. Pour Cristiano Ronaldo, il s’agit d’un ultime test : transformer une « horror-bilanz » en succès historique, au nom du football spectacle que j’adore partager sur mon blog.