Le stade Tehelné pole de Bratislava vibrait de tension ce samedi 28 juin 2025 pour la grande finale de l’Euro U21 opposant l’Allemagne à l’Angleterre. Sous un ciel clément, la Mannschaft, invaincue depuis deux ans dans cette compétition, pensait tenir son quatrième sacre après 2009, 2017 et 2021. Mais un double « alu-pech » – deux frappes allemandes repoussées par la barre transversale – et un but décisif en prolongation ont brisé le rêve des jeunes DFB.
Le scénario haletant du match
Dès la 5e minute, la pression anglaise se traduit par l’ouverture du score : un coup franc mal repoussé offre à Harvey Elliott un caviar pour fusiller Noah Atubolu (1-0). Malgré un remarquable arrêt initial du gardien de Fribourg, Nnamdi Collins dévie malencontreusement le ballon vers l’international de Liverpool.
Malgré ce coup du sort, la réaction allemande ne se fait pas attendre : à la 45e + 1, Nelson Weiper, servi sur un corner de Paul Nebel, trompe James Trafford d’une tête plongeante et relance le suspense (1-1).
Au retour des vestiaires, Paul Nebel confirme son statut de révélation du tournoi. À la 61e minute, il crucifie la défense anglaise d’une frappe enroulée du droit, faisant passer les Schwarz-Rot aux commandes pour la première fois (2-1).
L’après-midi en bois pour la DFB
Alors que le score semble caresser la victoire allemande, deux frappes viendront s’écraser sur la transversale : l’une signée Merlin Röhl dans la dernière minute du temps réglementaire, l’autre quelques instants avant la fin de la première période de prolongation. Huit années plus tôt, un seul poteau avait attaqué le moral des U21 ; cette fois, c’est bien « double alu » qui scelle la malédiction.
- 90 + 3’ : Merlin Röhl voit sa volée heurter la latte, à quelques centimètres du but anglais,
- 105’ : Jonathan Tah, en déséquilibre, expédie un coup franc directement sur la barre, à la stupeur générale.
Le moment fatal en prolongation
Alors que chaque minute semblait rapprocher l’Allemagne d’un glorieux sacre, l’entrée de Jonathan Rowe à la 88e minute se révéla décisive. Quelques minutes plus tard, à la 92e, il profite d’un jeu en triangle dans la surface pour placer un tir sous la barre et infliger le 2-3 fatal (2-3).
Dans un silence de cathédrale, Atubolu ne peut que récolter les lambeaux d’une défense allemande à bout de souffle. Malgré des assauts frénétiques jusqu’au dernier coup de sifflet, aucune égalisation n’interviendra. Les Young Lions conservent ainsi leur couronne, tandis que l’équipe de Julian Nagelsmann quitte la scène juniors sur une amère défaite.
Les hommes forts de la DFB-U21
Plusieurs éléments du groupe transparaissent comme de véritables pépites pour l’avenir du football allemand :
- Nick Woltemade : malgré l’échec collectif, le géant de 1,98 m termine meilleur buteur du tournoi avec 6 réalisations, et confirme l’intérêt qu’on lui prête à Stuttgart et Munich,
- Paul Nebel : de plus en plus libre dans le jeu, le milieu offensif affiche des qualités de tir à distance et d’épaules pour porter le bloc,
- Nelson Weiper : la montée en puissance du jeune attaquant du Mainz, auteur du premier but, démontre son potentiel dans les airs et sur les phases arrêtées.
Quelques enseignements à retenir
Tout comme en Ligue 1 où je suis assidu devant le Paris Saint-Germain, et en Premier League où je scrute les performances de Manchester United, cet Euro U21 a offert plusieurs leçons bleues :
- L’importance du facteur chance : deux barres transversales, et c’est un titre qui s’envole,
- La profondeur de banc : l’entrée de Rowe a fait basculer le match, prouvant que la gestion des remplacements en prolongation peut s’avérer cruciale,
- Le mental des jeunes : malgré la déception, l’U21 allemande a montré une formidable force de caractère, et plusieurs joueurs postuleront bientôt en sélection A.
Reste désormais aux protégés d’Antonio Di Salvo à digérer cette défaite cuisante et rebondir lors des prochaines échéances. Quant aux fans, qu’ils soient Rouge et Blanc à Old Trafford ou Rouge et Bleu au Parc des Princes, tous retiendront la volonté et le talent de cette génération qui, malgré l’alu rédempteur, nourrit de grandes ambitions.