Un projet à la hauteur des ambitions
Eintracht Frankfurt aborde la saison à venir avec un objectif clair : prétendre à une place parmi les cadors nationaux et briller à nouveau en Ligue des Champions. Après s’être qualifiés directement via le championnat – une première dans l’histoire du club, la première apparition en C1 datant de 2022/23 grâce au sacre en Europa League – les dirigeants de la SGE n’ont pas traîné pour préparer un effectif capable d’affronter les exigences du plus haut niveau continental.
Budget et équilibres financiers
Le directeur sportif Markus Krösche, en collaboration étroite avec l’entraîneur Dino Toppmöller, a fait du marché des transferts une priorité dès la reprise. Deux ventes ont déjà alimenté la trésorerie : le jeune Nacho Ferri est parti à Westerlo pour environ 2 millions d’euros, tandis qu’Igor Matanovic a rejoint le SC Freiburg contre 6,7 millions. À l’opposé, les recrutements engagés – notamment l’arrivée anticipée de Love Arrhov pour plus de 4 millions d’euros – génèrent un déficit dépassant les 22 millions. Un pari calculé, jugé nécessaire pour maintenir le cap et renforcer les points faibles identifiés.
Gardien de but : un duel pérenne
Entre Kevin Trapp et Kaua Santos, Frankfurt dispose d’un chantier particulier. Trapp, capitaine expérimenté, a alterné avec son jeune coéquipier tout au long de la dernière saison. Santos, après s’être imposé lors de la blessure de Trapp en octobre, a lui-même été victime d’un grave problème au genou en avril. Le choix de traiter son ligament croisé de manière conservatrice porte ses fruits : le Brésilien a repris l’entraînement et ambitionne de bousculer la hiérarchie d’ici la reprise.
- Kevin Trapp : solides garanties, leadership et présence rassurante.
- Kaua Santos : potentiel d’avenir, bonne lecture du jeu, retour de blessure prometteur.
- Jens Grahl : troisième gardien, expérience de l’ombre, rempart d’appoint.
Ligne défensive : stabilité et potentiel turnover
Sur le plan défensif, Eintracht mise sur la confirmation de certains cadres et l’ajout ciblé de renforts en cas de départs. Rasmus Kristensen a vu son prêt acté définitivement contre 6 millions et s’est engagé pour quatre ans. À droite, la sérénité règne, mais l’avenir de la charnière centrale suscite plus d’interrogations.
- Tuta : sous contrat jusqu’en 2026, valorisé autour de 15 millions d’euros, il attise les convoitises de Real Betis, Crystal Palace, Villarreal ou Naples. Une prolongation est envisagée, sinon une vente pourrait dégager des fonds conséquents.
- Ko Itakura, Aurélio Buta et Hrvoje Smolcic : listés comme pistes de remplacement, ils restent pour l’instant des options explorées, sans accord concret.
- Niels Nkounkou : après un prêt, son avenir est incertain et pourrait donner lieu à un départ pour alléger le groupe.
Milieu de terrain : un chantier en cours
Le cœur du jeu constitue un autre secteur en pleine mutation. Victor Froholdt n’est plus ciblé malgré les rumeurs de juin, tandis que l’éventuel renfort Tajon Buchanan pourrait apporter sa polyvalence offensive. La priorité consiste cependant à ajuster un équilibre déjà performant.
- Hugo Larsson : la pépite suédoise, courtisée par les grands d’Europe, a confirmé son engagement envers la SGE début juin. Son influence grandissante dans l’entrejeu sera déterminante.
- Junior Dina Ebimbe et Mo Dahoud : des départs semblent se préciser pour dégager des ressources et offrir plus de temps de jeu aux talents émergents.
- Rotation et concurrence : la profondeur du banc sera un atout, surtout en cas d’enchaînement des rencontres européennes.
Attaque : vers un renouveau offensif
La question brûlante concerne bien sûr l’avenir de Hugo Ekitiké. Avec une clause de 100 millions d’euros, son transfert pourrait traîner jusque fin août, laissant peu de marge de manœuvre à la direction pour réagir. Pour anticiper cette éventualité, Frankfurt a déjà coché le nom de Jonathan Burkardt.
- Jonathan Burkardt : arrivé de Mayence pour environ 23 millions d’euros, il offre polyvalence et efficacité devant le but. Son intégration sera suivie de près.
- Elye Wahi : grande déception de l’hiver, le club compte relancer la concurrence interne grâce au jeune Allemand.
- Michy Batshuayi : joker de luxe, son expérience et son profil de finisseur constituent un atout complémentaire.
- Ritsu Doan et Georges Mikautadze : évoqués dans la presse, ils n’ont pas fait l’objet de discussions avancées, mais restent des cibles potentielles en cas de créneaux à pourvoir.
Des choix stratégiques pour durer
Au-delà des simples mouvements de joueurs, Eintracht Frankfurt a engagé une véritable réflexion sur la constitution d’un groupe capable de durer. L’équilibre entre jeunes talents et cadres expérimentés, la capacité à faire face aux blessures et aux suspensions, ainsi que la maîtrise de l’impact financier des transferts, seront les clés pour réussir un exercice à double enjeu : se maintenir au sommet de la Bundesliga et ne pas décevoir sur la scène européenne.