Une entrée en lice ratée pour les tenantes du titre
La Suisse, hôte de cette 13e édition du Championnat d’Europe féminin, a vibré samedi soir à Zurich devant 22 542 spectateurs, dont le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre masculine Thomas Tuchel. Le public a assisté à un choc attendu entre la France, demi-finaliste en 2022, et l’Angleterre, tenante du titre continental depuis 2022. Pourtant, ce duel au sommet s’est rapidement transformé en désillusion pour les Lionesses, battues logiquement 2-1 (0-2) par des Bleues réalistes et opportunistes.
Le déroulé de la rencontre
Dès les premières minutes, l’Angleterre a cru ouvrir la marque grâce à Alessia Russo (16e), mais son but a été refusé pour un léger hors-jeu. Ce coup de tonnerre a agi comme un facteur déclenchant pour les Françaises. Trois minutes avant la pause, Marie-Antoinette Katoto, très inspirée, a parfaitement placé son tir du droit à l’entrée de la surface (36e). La folie a gagné la tribune suisse quand, trois minutes plus tard, Sandy Baltimore a doublé la mise d’une frappe enroulée imparable (39e).
Le deuxième acte a vu une Angleterre en grande difficulté, peinant à respecter la possession de balle qui avait fait sa force en 2022. Les Bleues ont géré leur avantage sans trembler, harcelant le porteur de balle adverse et profitant de leurs contres. À la 87e minute, la milieu anglaise Keira Walsh est parvenue à réduire le score d’une belle tête plongeante, insuffisant toutefois pour éviter la défaite.
Analyse tactique
- Le pressing haut français : Hervé Renard a misé sur une récupération rapide et collective. La France a étouffé le jeu anglais dès la relance, provoquant de nombreux ballons perdus.
- La profondeur exploitée : Marylandoise dans l’âme, Sandy Baltimore a parfaitement utilisé la vitesse de ses couloirs pour semer la défense anglaise et inscrire le second but.
- La possession stérile des Lionesses : Sarina Wiegman avait mis en place un schéma type à trois milieux, mais l’Angleterre n’a pas su trouver les espaces dans la surface adverse.
Performances individuelles marquantes
- Marie-Antoinette Katoto : Positionnée en pointe, elle a fait peser sa menace physique et trouvé la faille d’une reprise acrobatique.
- Sandy Baltimore : Toujours disponible, sa deuxième réalisation témoigne de sa précocité et de son sens du but.
- Keira Walsh : Elle sauve l’honneur avec un coup de casque bien senti, rappelant son importance dans le jeu de possession anglais.
- Alessia Russo : Son but refusé pour hors-jeu a sonné comme un avertissement : elle reste l’arme offensive principale des Lionesses.
Le groupe D : un contexte sous tension
Dans le même temps, la Norvège a dominé la Finlande (1-0), tandis que les Pays-Bas, tenantes du titre en 2017, confortaient leur statut de favori du groupe D en écrasant le Pays de Galles 3-0 à Lucerne. Vivianne Miedema, ancienne attaquante du Bayern Munich, a inscrit son centième but en sélection, devenant la 19e joueuse dans l’histoire à atteindre cette barre symbolique. Ces résultats placent déjà la bataille pour la qualification sous haute tension.
Conséquences pour l’Angleterre
Pour la première fois en quatre éditions, un tenant du titre débute l’Euro sans victoire. Cette défaite risque de peser lourd sur le moral des Anglaises, qui devront impérativement réagir face aux Pays-Bas mercredi prochain. Sarina Wiegman, saluée pour son pragmatisme, est désormais condamnée à ajuster son collectif et à remotiver ses cadres, notamment Ellen White et Lauren Hemp, pour éviter une sortie prématurée.
Le prochain défi des Lionesses
Mercredi à Bâle, l’Angleterre se mesurera aux Pays-Bas dans un match déjà à haute intensité. Les championnes d’Europe 2017 se présentent en confiance, galvanisées par les exploits de Miedema et la solidité défensive de Stefanie van der Gragt. Pour les Lionesses, c’est un tournant décisif : gagner pour relancer la campagne et conserver leur statut de concurrentes crédibles, ou subir une nouvelle désillusion qui les plongerait dans la crise.