Le double standard qui agace Guardiola
Avant d’affronter Arsenal à l’Emirates Stadium, Pep Guardiola n’a pas mâché ses mots. Selon le coach de Manchester City, le traitement infligé à son club en matière de dépenses est incomparablement plus sévère que celui réservé aux Gunners, pourtant tout aussi dépensiers. À 19 heures, les projecteurs seront braqués sur cette affiche : Pep y voit l’occasion de dénoncer une inégalité de jugement persistante dans les médias et parmi les observateurs.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Depuis 2019, Arsenal a dépensé plus de 900 millions de livres sterling sous la direction de Mikel Arteta, dont plus de 250 millions cet été. De leur côté, Guardiola et ses dirigeants ont investi environ 870 millions. Un écart certes conséquent, mais pas suffisant, selon le Catalan, pour expliquer un tel écart de perception :
- Arsenal 2019-2025 : > 900 M£ dépensés
- Manchester City 2019-2025 : ~ 870 M£ dépensés
- Été 2025 : Arsenal a engagé plus de 250 M£, City un montant similaire
Pour Pep, ces montants sont « cohérents » avec la politique de chaque club, et juger différemment les Gunners et les Citizens relève d’un véritable parti pris.
Les mots forts de Guardiola
Interrogé sur l’importance du travail d’Arteta, Guardiola s’est montré très sarcastique :
- « Si mon ami Mikel Arteta remporte le titre, ce sera uniquement grâce à son argent, pas grâce à son travail ou à ses joueurs. »
- « C’est valable aussi pour Liverpool : si Arne Slot gagne, ce sera parce qu’il a mis la main à la poche. »
Avec ces piques, Pep montre toute son irritation : pour lui, Arsenal bénéficie d’un passe-droit médiatique alors que City, malgré un modèle financier rigoureux dépassant parfois leurs concurrents, est systématiquement pointé du doigt.
Des recrues « sages » saluées par Pep
Pourtant, Guardiola reconnaît que la session de recrutement des Gunners est l’une des plus intelligentes de la saison :
- Équilibre financier et sportif : Arsenal n’a pas seulement acheté des noms, mais ciblé des profils adaptés.
- Progression constante : chaque mercato a fait passer l’équipe à un niveau supérieur, notamment en Europe.
- Solidité défensive : Arteta a corrigé les erreurs du passé, ne concédant que très peu de surprises en défense.
Le manager espagnol ne cache pas son admiration : « Ils ont dépensé ce qu’il fallait pour rivaliser au plus haut niveau en Premier League et en Europe ». Son ton plus posé ici prouve que, malgré la rivalité, il salue la montée en puissance des Londoniens.
La menace des coups de pied arrêtés
Depuis l’arrivée de Nicolas Jover, ancien préparateur de City, Arsenal a fait des phases arrêtées une arme redoutable :
- 22 buts inscrits sur corners et coups francs la saison passée, le meilleur total du championnat.
- Variété des schémas : centres rentrants, trajectoires tendues ou longues balles en retrait.
- Effet de surprise : peu d’équipes sont préparées à contrer cette puissance offensive statique.
Guardiola décrit Arsenal comme « bon dans tous les compartiments du jeu », avec « de la vitesse devant » et cette « arme » héritée de City. Un constat inquiétant pour Manchester City, qui devra impérativement verrouiller ces phases si elle veut ramener un résultat positif.
L’incertitude autour de Rodri
Autre point de crispation pour les Sky Blues : l’état de forme de leur métronome, Rodri, touché lors de la victoire 2-0 en Ligue des champions contre Naples. Guardiola, prudent, se refuse à donner un verdict avant le coup d’envoi :
- Rodri est sorti à l’heure de jeu, contraint de céder sa place.
- Son retour de blessure d’une rupture du ligament croisé était déjà scruté.
- Son absence pourrait modifier l’animation de l’équipe et offrir plus de liberté aux attaquants d’Arsenal.
Sans Rodri, City perdrait l’équilibre et la capacité à récupérer les ballons au cœur du jeu. Un scénario dont Arteta rêve sûrement, conscient que cette partie est un tournant pour la course au titre.
Un enjeu de taille pour la Premier League
Arsenal a humilié City 5-1 à l’Emirates la saison dernière : un rappel cuisant qui nourrit la détermination des deux camps. Liverpool, actuellement leader avec trois points d’avance, observe cet affrontement avec intérêt. Pour Manchester City, s’imposer serait capital afin de rester dans la roue des Reds et surtout reprendre la tête du championnat.
De son côté, Arteta voudra confirmer le statut de « meilleure équipe solide » vanté par Guardiola et prouver que cet investissement colossal n’est pas qu’une simple vitrine financière. Pour Romain, passionné des championnats anglais et français, ce match est l’une des rencontres les plus attendues de la saison : un choc entre deux prétendants au titre, où chaque seconde et chaque décision tactique compteront double.