Depuis sa nomination à la tête de la Seleção en mai dernier, Carlo Ancelotti avance pas à pas, conscient des attentes démesurées qui pèsent sur ses épaules. Six mois après avoir succédé à Tite, l’entraîneur italien se prépare à défier le Sénégal lors d’un match amical à l’Emirates Stadium. Cette rencontre pourrait offrir au Brésil une première victoire historique face aux Lions de la Teranga, un adversaire jamais battu jusqu’ici. Pour Romain, passionné de football et chroniqueur infatigable, cette échéance incarne bien plus qu’un simple test de préparation : elle symbolise la progression méthodique vers un rêve commun, celui du sixième sacre mondial.
Ancelotti et son plan progressif pour le Brésil
Certes, les critiques n’ont pas manqué depuis les revers concédés face à la Bolivie (1-0) et surtout lors de la déroute contre le Japon à Tokyo, où la Seleção, menée 2-0 à la pause, s’était effondrée en seconde période (3-2). Pourtant, Ancelotti a toujours prôné une philosophie fondée sur l’amélioration continue : « Nous devons continuer à apprendre et à progresser pour être prêts pour la Coupe du Monde. Je suis satisfait de ce que nous avons accompli jusqu’à présent, mais nous sommes également conscients des erreurs commises. Car maintenant, on peut se permettre des fautes, mais en Coupe du Monde, une erreur et c’est le retour à la maison. »
Bilan de la première moitié de mandat
Sur six rencontres disputées sous son ère, le Brésil affiche un bilan de trois victoires, un nul et deux défaites. Ce léger déséquilibre reflète une transition délicate, où les fondations d’une équipe aspirant à un hexa se construisent progressivement. Le point de départ avait été plutôt prometteur avec un 0-0 face à l’Équateur, suivi d’un succès 1-0 contre le Paraguay à São Paulo, résultat qui a scellé la qualification pour la prochaine Coupe du Monde.
Une campagne qualificative contrastée
Pourtant, malgré une phase de groupes réputée plus abordable — les six meilleures nations étant directement qualifiées — le Brésil a terminé à la cinquième place, récoltant seulement 28 points sur 18 matchs. Jamais la Seleção n’avait fait aussi faible lors des éliminatoires sud-américaines. Le revers face à la Bolivie, conjugué au naufrage contre le Japon, alimente les doutes autour du nouveau sélectionneur. Mais, plus que les résultats, c’est l’état d’esprit et la capacité à corriger les failles qui retiendront l’attention de Romain et des supporters parisiens et mancuniens.
Un effectif pléthorique puisé dans les plus grands championnats
Ancelotti ne manque pourtant pas d’atouts pour reconstruire une équipe forte et compétitive :
Ce vivier international illustre la puissance de la Seleção, où chaque poste est l’objet d’une concurrence acharnée.
Renforcer la défense pour viser le hexa
Le chantier prioritaire désigné par Ancelotti demeure la solidité défensive. Avant le naufrage face au Japon, la sélection n’avait encaissé qu’un but en cinq rencontres, gage d’un équilibre longtemps préservé. Pour le match contre le Sénégal, le technicien italien a décidé de déplacer Éder Militão au poste de latéral droit :
« La défense a été un élément clé lors des deux derniers triomphes mondiaux, en 1994 et 2002. Une équipe aux individualités fantastiques, qui savait profiter du ballon sans jamais se découvrir. Pour la Coupe du Monde, une assise défensive solide permet aux grands joueurs de faire la différence. Militão possède un profil différent des autres arrières droits. Je vais lui demander quelque chose de nouveau en termes de qualité et de style de jeu. »
Après les trois buts encaissés à Tokyo, l’analyse des erreurs s’est avérée cruciale : « Nous avons évalué nos fautes et nous allons tenter de corriger ces points pour proposer un match abouti. » L’objectif est clair : garantir une base fiable avant d’exprimer toute la richesse offensive dont dispose le collectif brésilien.
En s’appuyant sur un leadership reconnu et une expérience européenne impressionnante, Ancelotti entend offrir au Brésil les repères nécessaires pour supprimer les approximations. Le rendez-vous de l’Emirates Stadium n’est qu’une étape, mais chaque progrès, chaque ajustement, compte pour avancer vers l’objectif ultime : faire vibrer à nouveau tout un pays et soulever la prochaine Coupe du Monde.
