Samedi après-midi, Liverpool a de nouveau scellé une victoire 2-1 sur Everton grâce à des réalisations de Ryan Gravenberch et Hugo Ekitike. Pourtant, lorsque Idrissa Gueye a réduit l’écart en seconde période, l’ombre d’une vielle habitude est revenue hanter Anfield : la tendance des Reds à relâcher la pression dès qu’ils prennent l’avantage. John Aldridge, légende du club, n’a pas tardé à tirer la sonnette d’alarme.
Un relâchement trop fréquent après l’ouverture du score
Dès que Liverpool mène de deux buts, les adversaires se sentent revivre. Bournemouth, Newcastle et même l’Atlético Madrid ont réussi à renverser des défaites de 0-2 dans leurs premières rencontres de la saison, avant d’être finalement neutralisés par des buts tardifs de Federico Chiesa, Rio Ngumoha ou Virgil van Dijk. Cette propension à baisser d’un cran après avoir pris l’avantage inquiète les supporters et les anciens du club.
John Aldridge tire la sonnette d’alarme
« Here we go again », a résumé sobrement John Aldridge dans sa chronique pour le Liverpool Echo. Pour l’ancien avant-centre, Liverpool peine à capitaliser sur ses débuts de match : « Pour une raison que j’ignore, ils n’apprennent pas de leurs leçons. À 2-0, les équipes adverses pensent toujours pouvoir revenir. »
Il a pointé plusieurs failles dans la deuxième période :
- Manque de précision dans les transmissions en zone défensive.
- Incertaines pertes de balle à mi-terrain.
- Réduction du rythme de jeu, comme si les joueurs géraient l’avance.
« Quand ils sont à plein régime, c’est un spectacle : pressing haut, mouvement collectif et rapidité d’exécution sont redoutables. Mais dès qu’ils passent sur un autre tempo, ils deviennent vulnérables. » Aldridge exhorte son ancien club à maintenir l’intensité plus longtemps pour résoudre les matchs plus tôt et éviter tout coup de chaud inutile.
Un calendrier exigeant et la force du banc
Le derby contre Everton était le troisième match de Liverpool en sept jours, après un succès à Burnley en Premier League et une victoire à Madrid face à l’Atlético en Ligue des champions. Arne Slot a salué la résilience de son groupe, tout en annonçant que plusieurs cadres seraient préservés pour la prochaine rencontre de League Cup contre Southampton :
- Virgil van Dijk
- Ibrahima Konaté
- Mohamed Salah
- Ryan Gravenberch
- Dominik Szoboszlai
Aldridge s’en est réjoui : « Cet effectif profond doit envoyer un message à la concurrence. Remplacer ces joueurs ne signifie pas une grosse baisse de qualité. » Pour lui, ces rotations démontrent que Liverpool peut tenir la distance sur trois compétitions sans sacrifier son niveau de jeu.
Le leadership défensif mis à l’épreuve
La nervosité apparente des Reds après le deuxième but n’est pas seulement une question physique, mais aussi mentale. Le verrou défensif, assuré habituellement par Van Dijk et Konaté, peut vaciller si le milieu baisse d’allure. À mi-terrain, l’absence de pressing intense libère des espaces, que Gueye a su exploiter pour relancer Everton. Pour rester dominateur, Liverpool doit aligner la rigueur défensive pendant 90 minutes et non se contenter d’un regain d’énergie en fin de match.
Enseignements pour Manchester et Paris
En tant que supporter passionné de Manchester United et du Paris Saint-Germain, je vois dans cette situation une leçon précieuse. United traverse parfois les mêmes fluctuations : un démarrage tonitruant suivi d’une gestion trop souple de l’avantage, qui coûte des points. Au Parc des Princes, le PSG affiche souvent une maîtrise technique supérieure, mais perd en cohésion lorsqu’il baisse le rythme, notamment après avoir ouvert le score.
La clé, pour Manchester et Paris comme pour Liverpool, réside dans la capacité à maintenir la même concentration et le même niveau d’effort du premier au dernier coup de sifflet. Cela passe par :
- Une discipline tactique rigoureuse, même en situation favorable.
- Une rotation intelligente, préservant l’intensité collective.
- Des remplacements stratégiques pour garder la pression sur l’adversaire.
Une dynamique à ajuster
L’enchaînement de victoires – six succès en six matchs toutes compétitions confondues – montre que Liverpool est sur une trajectoire idéale, cinq points devant le deuxième en Premier League. Cependant, ce derby rappelle que la route est longue et semée d’embûches. Arne Slot et ses joueurs doivent désormais corriger ce relâchement pour transformer une bonne dynamique en une domination durable.
Le message de John Aldridge est clair : pour aspirer à soulever à nouveau la Ligue des champions, Liverpool doit apprendre à maintenir la pression et à ne jamais lâcher prise, même avec deux buts d’avance. Un défi qui concerne autant les Reds que tous les cadors européens, de Manchester à Paris.