Depuis le coup d’envoi des demi-finales, l’équipe d’Angleterre a su captiver les amateurs de football par son caractère combatif et son sens du spectacle. Pourtant, à l’approche de la finale de l’Euro féminin face à l’Espagne, Sarina Wiegman préfère bannir le drame et prône la maîtrise. Comment les Lionesses ont-elles transformé l’adversité en force ? Quels atouts mettent-elles en avant pour soulever un troisième trophée européen ? Plongée dans les coulisses d’une finale promise à une ambiance électrique.
Le souhait d’un match plus calme
À 55 ans, Sarina Wiegman affiche une sérénité à toute épreuve, malgré la nervosité générée par les deux rencontres précédentes. “Nous voulons éviter un match nerveusement éprouvant”, a-t-elle confié avant d’affronter l’Espagne, dimanche à 18h à Bâle. L’entraîneure néerlandaise, déjà championne d’Europe avec l’Angleterre en 2022, sait que la pression peut faire vaciller les meilleures équipes. Son objectif : transformer l’émotion en énergie positive, et donner aux Lionesses les clés d’une gestion sereine du chrono et des espaces.
Deux rencontres à suspense
Les quarts et demi-finales ont offert des scénarios renversants :
À chaque fois, les Lionesses ont montré une capacité mentale hors pair pour inverser la tendance. Cet engrenage positif forge un état d’esprit de battantes, adeptes des fins de match haletantes, mais également conscientes du risque d’épuisement nerveux.
Une gardienne de feu
La base arrière anglaise repose sur Hannah Hampton, la gardienne de 24 ans devenue incontournable :
Wiegman évoque souvent le “calme olympien” de sa numéro 1, capable de lire le jeu et de communiquer avec ses coéquipières pour organiser la ligne défensive. Face à la Roja, sa solidité pourrait faire la différence dans les moments clés.
Face à la Roja, un défi de possession
Menée par Montse Tomé, l’Espagne a construit son parcours autour d’une maîtrise technique et d’une circulation de balle léchée. Les statistiques parlent d’elles-mêmes :
- Plus de 60 % de possession en moyenne par match.
- 90 % de passes réussies dans le camp adverse.
- Une seule défaite récente contre l’Angleterre en Nations League (1-0 en février), suivie d’une revanche prise (2-1 en juin).
Le duel entre l’abattage anglais et la fluidité espagnole s’annonce donc palpitant. Pour contrer La Roja, Wiegman devra combiner pressing intense et transitions rapides. Chaque ballon gagné devra être exploité à pleine vitesse afin de surprendre une défense ibérique souvent vulnérable sur les contres.
La force mentale des Lionesses
Le capitaine Leah Williamson incarne l’équilibre stratégique du collectif. À 28 ans, l’arrière centrale d’Arsenal ne cachait pas son admiration pour le style espagnol : “Elles jouent un football fantastique. Nous devons rester fidèles à notre plan et délivrer notre meilleur jeu.” Pour éviter de se laisser submerger par l’enjeu, l’équipe a même adopté un rituel décalé :
Cette démarche ludique, loin des méthodes traditionnelles de préparation, témoigne de la volonté du staff de détendre l’atmosphère et de resserrer les liens. Williamson insiste sur l’importance de gérer ses émotions : “Craindre la défaite serait gaspiller notre énergie. Nous avons la foi en nos capacités.”
Une entraîneure au palmarès exceptionnel
Sarina Wiegman joue sa cinquième finale d’affilée, un exploit rare dans l’histoire du football féminin :
- 2017 : Euro remporté avec les Pays-Bas.
- 2022 : Euro remporté avec l’Angleterre.
- 2023 : finale de la Coupe du Monde perdue contre l’Espagne (0-1).
- 2024 : finale de la Ligue des Nations atteinte.
- 2025 : Euro 2025, nouvelle finale en Suisse.
Son expérience dans les grands rendez-vous fait d’elle une stratège reconnue pour son sens du détail et sa capacité à préparer plusieurs scénarios de jeu. À l’image des entraîneurs de Manchester United ou du Paris Saint-Germain auxquels je voue une admiration sans faille, Wiegman sait que seule une organisation rigoureuse et une gestion fine des effectifs peuvent mener au succès.