À l’aube de la Coupe du monde des clubs aux États-Unis, Leroy Sané vivait un véritable feuilleton. Attendu à Galatasaray pour entamer une nouvelle aventure, le virevoltant ailier allemand devait normalement faire ses adieux au Bayern Munich avant son envol pour Istanbul. Pourtant, coup de tonnerre en Floride : le champion de Turquie et le recordman de titres en Allemagne ont trouvé un accord de dernière minute pour que Sané reste sous le maillot bavarois jusqu’au 30 juin et dispute la compétition.
Un transfert bouclé… mais pas sans suspense
Recruté pour près de 50 millions d’euros à l’été 2020, Leroy Sané n’a jamais vraiment trouvé la pleine mesure de son talent au Bayern. Malgré un bilan de plus de 200 matchs et de nombreux trophées, le champion du monde 2014 a souvent alterné éclairs de génie et performances en demi-teinte. À l’expiration de son contrat le 30 juin, il semblait inéluctable qu’il rejoigne Galatasaray, où son arrivée avait été annoncée en grande pompe.
Quelques jours avant le terme de son bail, le scénario était clair :
- Sané s’envolait pour Istanbul, accueilli par des centaines de supporters,
- le Bayern avançait sans lui vers la Coupe du monde des clubs,
- Galatasaray préparait son nouveau numéro 10 dans un climat d’euphorie.
Mais la mécanique s’est grippée. Les négociations entre les deux clubs ont abouti à un compromis inhabituel : Sané défendra encore brièvement les couleurs du Bayern avant d’officialiser son départ.
Le coup de théâtre validé par Max Eberl
En conférence de presse à Orlando, le directeur sportif Max Eberl a justifié ce revirement sans détour : « Lorsqu’un joueur a une offre qu’il souhaite accepter, c’est tout à fait légitime. Notre accord démontre qu’il n’y a pas de rancune et illustre la bonne entente entre les deux clubs pour qu’il participe aux matches de poule et à un éventuel huitième de finale. »
Cette déclaration marque un pas vers une collaboration plus transparente dans les transferts internationaux, et souligne la volonté du Bayern de maintenir la cohésion de son groupe durant la compétition, tout en respectant les aspirations de Sané.
Un accueil en Turquie attendu… et explosif
Avant même la signature, l’ex-ailier de Manchester City avait été salué comme une superstar à Istanbul. Des centaines de fans l’ont acclamé dès sa descente d’avion, le couvrant de chants et de slogans. Sané arborait fièrement un châle aux couleurs de Galatasaray, symbole de l’engouement dont il jouit en Turquie.
- Des banderoles géantes à l’aéroport,
- des publications en masse sur les réseaux sociaux,
- un véritable “Sané-mania” sur le Bosphore.
Cependant, c’est en Floride qu’il reprendra le chemin de l’entraînement avec ses coéquipiers du Bayern. Prévu pour arriver vendredi au camp de base à Orlando, il pourrait être aligné dès le match d’ouverture, ce qui constituera un mot d’adieu sportif avant une nouvelle page à Istanbul.
Les motivations financières et sportives
Si le contexte émotionnel de ce feuilleton est palpable, les aspects économiques n’en sont pas moins déterminants. Sané était l’un des joueurs les mieux rémunérés à Munich, et l’offre de Galatasaray impliquait une importante baisse de salaire. De son côté, le Bayern ne souhaitait pas lâcher une partie de son investissement sans obtenir une marge de manœuvre immédiate pour son mercato.
- Sané cherchait un nouveau défi et un contrat plus en adéquation avec ses performances récentes,
- Galatasaray voulait frapper un grand coup médiatique et sportif pour la saison à venir,
- le Bayern privilégiait une transition respectueuse pour un joueur ayant contribué à son palmarès.
En repoussant légèrement la date du transfert, les deux clubs ont trouvé un terrain d’entente : Sané peut empocher ses derniers trophées avec le maillot bavarois tout en préparant sereinement son environnement turc.
Un dernier baroud d’honneur en Coupe du monde des clubs
Pour le sympathique viking de Brême, cette coupe du monde des clubs représente l’ultime occasion de briller sous les ordres de Thomas Tuchel. Aligné dans un effectif riche en talents, il devra retrouver la lucidité et l’impact qui ont fait sa réputation à City et en sélection nationale (70 sélections). Les prochains opposants, issus de tournois continentaux variés, proposeront un défi inédit et un test grandeur nature avant son installation dans les ruelles d’Istanbul.
Romain, toujours attentif aux performances de ses favoris mancuniens et parisiens, ne manquera pas de suivre chacune de ses percées dès que Sané foulera la pelouse américaine, là où se prépare un duel décisif entre ambitions individuelles et impératifs collectifs.