Un choix audacieux et logique pour le Celtic
Lorsque Brendan Rodgers a annoncé son départ du Celtic Park, le club s’est retrouvé face à un défi de taille : remplacer un entraîneur à succès et adulé par les supporters. Dans ce contexte, l’attirance pour des noms comme Kieran McKenna, Craig Bellamy, Kjetil Knutsen ou Robbie Keane semblait naturelle. Pourtant, le Celtic a préféré frapper un grand coup en s’offrant les services de Wilfried Nancy, un technicien encore méconnu en Europe, mais déjà très respecté en Major League Soccer. Pourquoi ce pari paraît-il si pertinent ?
Le profil de Wilfried Nancy : un parcours construit en MLS
Âgé de 48 ans, Wilfried Nancy s’est forgé une réputation solide à la tête du Columbus Crew. Habitué à évoluer dans un championnat spectaculaire et en pleine expansion, il a développé un style de jeu dynamique, basé sur une possession fluide et un pressing coordonné. C’est précisément ce football « à l’attaque » qui a séduit Paul Tisdale, le directeur sportif du Celtic, lorsqu’il a évoqué son ancienne collaboration avec Kwame Ampadu, l’adjoint de Nancy chez Exeter City.
En MLS, Nancy a appris à jongler avec un effectif soumis à des contraintes salariales et de draft, tout en bâtissant une identité collective forte. Cette expérience – souvent sous-estimée en Europe – lui a permis de maîtriser la gestion de vestiaires multiculturels, ainsi qu’une lecture tactique fine face à des équipes aux profils variés.
Raison n°1 : un ADN de jeu en phase avec les traditions du Celtic
- Style offensif et spectaculaire : Nancy prône un football attractif, avec une forte circulation de balle et des transitions rapides.
- Pressing haut et agressif : à l’image des plus grands entraîneurs à succès de Glasgow, il exige de ses joueurs un engagement total dans la récupération.
- Adaptabilité tactique : confronté en MLS à des adversaires défensifs et à d’autres jouant sans complexes, il sait ajuster son schéma (4-3-3, 4-2-3-1 ou même 3-5-2) sans perdre son identité.
Cela rappelle l’approche de Martin O’Neill et celle d’Ange Postecoglou, qui ont tous deux conquis le Celtic Park grâce à un football résolument tourné vers l’avant. Nancy s’inscrit dans cette lignée en valorisant le jeu collectif, la créativité individuelle et une mentalité de gagneur.
Raison n°2 : marcher dans les pas d’outsiders devenus légendes
Le Celtic n’a jamais craint de miser sur des techniciens peu connus en Écosse, pour peu qu’ils affichent un projet solide :
- Ronny Deila : arrivé en 2014 à 38 ans, le Norvégien sortait du modeste Stromsgodset. En deux saisons, il remporta deux titres de champion et une League Cup, avant de partir en grande pompe.
- Ange Postecoglou : recruté en 2021 après un brillant passage au Japon, l’Australien imposa son « Angeball » flamboyant et atteignit cinq trophées en deux exercices, dont un fameux Treble.
Ces succès prouvent que le statut international d’un entraîneur importe moins que sa vision et sa capacité à faire adhérer un groupe. Comme Deila et Postecoglou, Wilfried Nancy dispose de l’atout maître : un style de jeu énergique et novateur, parfaitement cohérent avec les attentes des supporters du Celtic Park.
Les défis qui l’attendent en Scottish Premiership
Si le profil de Nancy est séduisant, plusieurs obstacles majeurs se dressent devant lui :
- La pression du titre : le Celtic vise une onzième couronne consécutive et doit résister à un Rangers revitalisé.
- La gestion de l’effectif : certains cadres, habitués au Marché anglais, pourraient résister à ses méthodes exigeantes.
- La Ligue des champions : renouer avec la compétition reine nécessite des ajustements tactiques face aux meilleures équipes européennes.
Pour Romain, fervent supporter de Manchester United et du PSG, ce choix du Celtic s’apparente à une leçon de stratégie : savoir faire confiance à un projet plutôt qu’au simple nom d’un coach. En Angleterre comme en France, les clubs reposent parfois trop sur leur aura historique, au détriment de l’innovation.
Pourquoi les fans de Manchester et de Paris devraient suivre ce dossier
Que l’on porte les couleurs de Manchester United, de Manchester City ou du Paris Saint-Germain, le parcours de Wilfried Nancy mérite toute notre attention :
- Il illustre l’essor des entraîneurs formés hors des grands cénacles européens et remet en question la suprématie des techniciens venus des championnats traditionnels.
- Son aventure au Celtic peut inspirer d’autres clubs à oser des recrutements « à contre-courant », quitte à bouleverser un ordre établi.
- Sa capacité à tirer le meilleur de joueurs sous-estimés et à fédérer un groupe autour d’un style identifiable constitue un modèle pour tous les projets ambitieux.
Suivre l’évolution de Wilfried Nancy au Celtic, c’est observer en direct la gestion d’une transition managériale délicate, mais promise à de grandes réussites si la philosophie de jeu s’impose. Et pour Romain, c’est la promesse de matchs rythmés, d’actions rapides et de football total, à l’image des plus belles pages de l’histoire du club de Glasgow.