15 juin 2025

Procès Maradona relancé : le scandale judiciaire qui ébranle l’Argentine

Un rebondissement judiciaire spectaculaire

Le 29 mai 2025 restera gravé dans les annales du football et du monde judiciaire argentin. Après deux mois et demi d’audiences, le tribunal de San Isidro a déclaré « nulle » la procédure visant à établir les responsabilités dans la mort de Diego Maradona. Le juge-président Maximiliano Savarino a ainsi ordonné une réouverture complète du dossier devant une autre formation judiciaire, actant ce qu’aucun amateur de foot n’aurait imaginé : un procès à nouveau lancé pour élucider les causes du décès de la plus grande idole du ballon rond.

Les raisons de l’annulation

Au cœur de cette décision : des doutes sur l’impartialité de l’un des trois magistrats ayant siégé lors des premières audiences. Julieta Makintach, juge en charge du dossier, s’est retirée lundi suite à des accusations de partialité. Plusieurs avocats de la défense avaient mis en cause sa participation à un documentaire sur Maradona, dont des images tournées illégalement dans la salle d’audience avaient fuité dans la presse argentine. Face à la pression médiatique et aux contestations sur son intégrité, Makintach a préféré démissionner.

Maximiliano Savarino a souligné que « le comportement de la juge concernée avait porté atteinte aux droits tant des parties civiles que de la défense », compromettant ainsi la validité de l’intégralité du procès. Plus de 40 témoins ont déjà été entendus depuis l’ouverture des débats en mars, dont des proches de Maradona et plusieurs membres du personnel soignant ayant assisté la légende juste avant son décès.

Le rôle controversé de Julieta Makintach

  • Participation à un documentaire non autorisé
  • Présence d’images tournées en plein procès, malgré l’interdiction
  • Accusations de partialité émises par les avocats de la défense
  • Démission effective suite aux critiques publiques

Cette liste non exhaustive illustre l’ampleur du scandale. Les images publiées montraient Makintach en plein échange avec un réalisateur, au lieu de se concentrer sur les débats. Pour un dossier aussi sensible, l’erreur a été jugée impardonnable.

Les protagonistes de l’affaire

Au total, sept personnes sont mises en cause pour homicide involontaire :

  • Leopoldo Luque, médecin personnel de Maradona
  • Deux infirmiers de la clinique Olivos
  • Un neurologue et un anesthésiste
  • Le directeur médical de la structure
  • Un responsable administratif de la clinique

Chacun encourt jusqu’à 25 ans de prison en cas de culpabilité avérée. Jusqu’à présent, tous ont nié les charges, affirmant avoir respecté les protocoles médicaux malgré la complexité du cas Maradona.

Diego Maradona, la légende disparue

Le 25 novembre 2020, le monde perdait son « Dieu du football ». À 60 ans, Maradona succombait à un arrêt cardiaque suivi d’un œdème pulmonaire, quelques jours seulement après une opération chirurgicale au cerveau. L’émotion avait été immense, tant en Argentine qu’en Europe, où je suis régulièrement devant ma télé pour supporter Manchester United puis le PSG. Ce drame relançait aussitôt les questions sur la qualité de sa prise en charge.

Quelles suites pour le nouveau procès ?

Aucune date n’a encore été fixée pour la reprise des audiences, mais l’enjeu est colossal. Le nouveau tribunal devra d’abord réexaminer l’ensemble des témoignages recueillis, tout en veillant à éviter tout nouveau vice de forme. Les avocats de la défense exigent désormais des garanties strictes sur la neutralité des juges et la confidentialité des débats.

Du côté argentin, cette relance éclaire d’un jour nouveau les failles du système judiciaire. Les médias locaux soulignent la rapidité avec laquelle le processus a été déclaré « irrégulier », saluant la vigilance des avocats. Pour les supporters du monde entier, et moi le premier, il s’agit de clore définitivement ce chapitre douloureux de l’histoire du football.