Le vendredi 23 mai 2025, le Real Valladolid a officialisé la vente des parts détenues par Ronaldo Nazário, l’un des plus grands exploits de l’histoire du football brésilien. Après avoir racheté 51 % du club castillan en septembre 2018, l’ancien Ballon d’Or a décidé, sous la pression de la relégation et des protestations de la tifosería, de céder sa majorité à une société d’investissement nord-américaine épaulée par un fonds européen. Un tournant majeur pour le club violeta.
Une décision mûrement réfléchie
Ronaldo, sacré champion du monde avec le Brésil en 1994 et 2002, avait fait sa première incursion dans la présidence d’un club espagnol en devenant actionnaire majoritaire de Valladolid. Pendant près de sept saisons, il est resté très impliqué, oscillant entre les bancs de touche et les loges présidentielles du stade José Zorrilla. Mais la troisième relégation en quatre ans a eu raison de sa patience.
Face à l’échec sportif et aux critiques grandissantes — certains supporters lui reprochaient notamment de ne pas investir suffisamment pour maintenir l’équipe en Liga — le Brésilien a finalement choisi de passer la main. Cette vente doit encore obtenir le feu vert de la Haute Autorité du Sport espagnol avant d’être bouclée.
Les raisons derrière la revente
- Performance sportive en berne : Valladolid termine dernier du championnat et subit sa troisième descente en Segunda Division sur quatre ans.
- Pression des ultras : des banderoles et des chants hostiles ont appelé à plusieurs reprises « Ronaldo, rentre chez toi », signe d’un mécontentement profond.
- Besoin de renouveau financier : le club a accumulé des dettes et doit trouver un apport massif pour reconstruire son effectif.
- Stratégie personnelle : Ronaldo souhaite conserver son image intacte et éviter d’être pointé du doigt si la situation se dégradait davantage.
Qui sont les nouveaux investisseurs ?
Selon le communiqué de Valladolid, l’acquéreur principal est une société d’investissement basée en Amérique du Nord, soutenue par un collectif de partenaires européens. Le montant de la transaction reste confidentiel, mais plusieurs médias spécialisés évoquent un pactole supérieur à 30 millions d’euros.
Le profil de ces investisseurs n’est pas entièrement dévoilé, mais on sait déjà qu’ils comptent :
- Profiter de la montée prévue du club pour valoriser leur mise.
- Apporter une expertise en marketing et en développement de marques sportives.
- Collaboration avec des fonds spécialisés dans le football, déjà actionnaires de clubs dans d’autres championnats.
Un passé animé par la modernisation
Ce n’est pas la première fois que Ronaldo se heurte à la frilosité des aficionados de Valladolid. En 2022, il avait tenté de moderniser le logo du club pour lui donner une image plus dynamique, avant de faire machine arrière face aux protestations. La tension entre tradition et évolution est donc loin d’être nouvelle dans le « Project Valladolid » imaginé par le Brésilien.
Durant ces années, le club a tout de même bénéficié d’infrastructures rénovées et d’un centre de formation dont plusieurs jeunes talents émergent aujourd’hui dans les championnats inférieurs.
La colère et l’espoir des supporters
Les fans de Valladolid vivent une véritable montagne russe émotionnelle. D’un côté, ils se sentent trahis par leur idole brésilienne, à qui ils reprochent un manque d’investissement malgré de belles promesses. De l’autre, l’idée d’une nouvelle gouvernance permet d’envisager un projet sportif plus ambitieux.
- Certains Ultras Violeta craignent encore l’arrivée d’actionnaires « anges gardiens » ne connaissant rien à l’identité locale.
- Des groupes de supporters plus modérés espèrent un redressement rapide, avec un objectif de remontée en Liga dès la saison prochaine.
- Des voix s’élèvent pour demander une meilleure utilisation des jeunes talents issus de la cantera, afin de générer des ressources et maintenir une âme castillane.
Le bilan sportif et économique
Depuis l’acquisition de 2018, Valladolid a connu :
- Deux montées en Liga (2018-2019, 2021-2022).
- Trois relégations (2020, 2023, 2025).
- Un stade partiellement modernisé et une hausse de la fréquentation.
- Un déficit financier nécessitant la venue d’investisseurs plus solides.
Malgré ces ascenseurs émotionnels, le club affiche un potentiel de croissance, notamment grâce à sa proximité avec Madrid et au bassin de talents d’Castille-et-León.
Quels enjeux pour l’avenir ?
Les prochains mois seront cruciaux pour la pérennité du Real Valladolid. Les nouveaux propriétaires devront :
- Bâtir un projet sportif cohérent en Segunda Division.
- Renforcer l’équipe avec un budget réaliste et des jeunes joueurs formés au club.
- Maintenir l’engagement de la base des supporters tout en ouvrant de nouvelles portes commerciales.
- Obtenir l’aval des autorités sportives et rassurer sur la stabilité à long terme.
Pour Romain, passionné de football et supporter à la fois de Manchester United et du PSG, la vente des parts de Ronaldo marque une étape déterminante dans l’histoire contemporaine du club castillan. L’identité violeta, oscillant entre tradition et modernité, va bientôt connaître un nouveau chapitre. Une page se tourne, laissant place à l’inconnu et à l’espoir d’un nouveau souffle.