Un scénario complètement dingue au Signal Iduna Park
Le 22 novembre 2025, Borussia Dortmund accueillait le VfB Stuttgart pour le compte de la 11e journée de Bundesliga. Après avoir entamé la saison en boulet de canon, le BVB espérait conforter son statut de prétendant au titre face à des Suabes invaincus depuis plusieurs matchs. Mais ce qui s’annonçait comme une promenade confortable s’est transformé en véritable cauchemar, avec un remake de manège émotionnel soldé par un 3-3 final.
Première mi-temps : un BVB souverain
Dès l’entame, les Schwarz-Gelben ont imposé leur rythme. Les latéraux se projetaient haut, les transmissions rapides et les combinaisons dans l’axe faisaient trembler la défense adverse. À la 34e minute, Emre Can s’est chargé de transformer un penalty généreux obtenu après une faute litigieuse dans la surface. Le capitaine ne tremble pas face aux cages, et l’ouverture du score semblait annoncer une après-midi tranquille.
Sept minutes plus tard, c’est Maximilian Beier, positionné en pointe de l’attaque, qui a doublé la mise. Profitant d’un service millimétré dans la profondeur, il a battu le gardien d’une frappe croisée imparable. Le public exultait, persuadé que le BVB enchaînerait pour inscrire un troisième but avant la pause. Mais la suite allait déjouer tous les pronostics.
Le retour foudroyant de Stuttgart
La deuxième période a à peine débuté que le VfB Stuttgart a montré que le match était loin d’être plié. Dès la 47e minute, Deniz Undav, véritable poison pour les défenseurs allemands, a réduit l’écart en profitant d’une boulette défensive sur corner. Un coup sur la tête de l’équipe de Dortmund, qui n’a pas eu le temps de reprendre ses esprits qu’Undav frappait déjà une deuxième fois (71e), prenant à contre-pied la charnière centrale.
En à peine vingt-cinq minutes, le match était passé d’une démonstration contrôlée à un duel ouvert. Les Suabes, galvanisés par leur remontée, multipliaient les contres et obligeaient Gregor Kobel à plusieurs arrêts décisifs. Le score de 2-2 semblait refléter fidèlement l’équilibre retrouvé entre deux formations déterminées à ne rien lâcher.
Trois buts en dix minutes : montagnes russes émotionnelles
Lorsque tout semblait se stabiliser, Dortmund a trouvé la force de pousser une ultime offensive. À la 89e minute, Karim Adeyemi — entré en seconde période pour apporter de la vitesse — a profité d’un ballon mal dégagé par la défense stuttgartoise pour placer une frappe du droit dans la lucarne opposée. Le stade a vibré, croyant voir la délivrance !
Mais le football se joue aussi dans les arrêts de jeu. À la 90+1, Undav, encore lui, a complété son triplé d’une tête rageuse sur un centre venu de la droite. Le 3-3 tombait comme un couperet, propulsant le public d’une extase à un silence terrible en quelques secondes.
Les voix de la frustration
Dans l’après-match, l’incompréhension régnait au sein du vestiaire jaune et noir. Maximilian Beier n’a pas mâché ses mots : « C’est de la merde. Tu marques à la 89e, tu crois avoir fait le plus dur et tu prends un but en une minute. La confiance, ça s’écroule immédiatement. »
Emre Can a quant à lui pointé la responsabilité collective : « Après le 2-0, on devait gérer mieux. On a trop reculé, on manque d’agressivité dans les duels. C’est impardonnable de lâcher deux points ainsi. »
L’entraîneur Niko Kovač a résumé la leçon à retenir : « On a encore deux points offerts à l’adversaire. C’est beau à voir, ce spectacle, mais quand tu glanes qu’un seul point au lieu de trois, tu es le grand perdant. Défensivement, ce n’était pas acceptable. »
Où en est le BVB au classement ?
- Avec ce point arraché in extremis, Dortmund reste dans le top 4, mais voit Bayer Leverkusen et le RB Leipzig menacer sa place.
- La méforme en fin de match devient un vrai problème : à trois reprises cette saison, le BVB a laissé filer un avantage au score.
- Le prochain déplacement à Francfort sera capital pour redresser la barre avant la pause hivernale.
En coulisses : une assemblée générale sous tension
Le malaise ne se limite pas au terrain. Dimanche prochain, les membres du club sont convoqués en assemblée générale pour élire Hans-Joachim Watzke comme président. Mais après cette nouvelle désillusion, l’euphorie sera-t-elle au rendez-vous ? Les partisans du statut quo et ceux réclamant un renouveau s’affronteront dans les urnes, alors que l’équipe peine à assumer son rang.
Point de vue d’un fan passionné
En tant que supporter de Manchester City et du Paris Saint-Germain, j’observe depuis l’étranger les hauts et les bas du football allemand. Dortmund, avec son public le plus bruyant d’Europe, me fascine depuis longtemps. Mais ce soir, j’ai ressenti ce que vivent les fans jaune et noir : un thriller émotionnel qui laisse un goût amer. La leçon est claire — pour prétendre à un grand trophée, il faut apprendre à verrouiller un match et garder la concentration jusqu’au coup de sifflet final. Le BVB doit corriger ses failles défensives et mentalement se préparer à des fins de matchs à suspense, car ce genre de sortie de route peut coûter cher aux ambitions les plus élevées.
