Un discours chargé d’émotion
Vendredi en fin de journée, un message vidéo a fait trembler l’Allianz Arena et les réseaux sociaux : Thomas Müller, l’emblématique attaquant du Bayern Munich, s’est adressé directement à ses supporters pour annoncer que samedi soir sera son dernier match à domicile. À quelques heures de la rencontre face à Borussia Mönchengladbach, le « kleine Bub in der Bayern-Bettwäsche » a choisi la sincérité et l’émotion brute pour exprimer son attachement à un club où il a évolué pendant 15 années exceptionnelles.
Les mots de Thomas Müller à l’heure du dernier hurra
Dans une courte vidéo publiée sur YouTube, des images de ses plus grands moments en rouge et blanc — buts, célébrations, moments de complicité avec ses coéquipiers — se sont mêlées à sa voix :
- « Morgen ist es so weit. Morgen werde ich das letzte Mal in der Allianz Arena auflaufen. Ich freue mich darauf, aber wenn man darüber nachdenkt, ist es natürlich auch ein sehr seltsames Gefühl » (Demain, c’est le jour J. Demain, je foulerai pour la dernière fois la pelouse de l’Allianz Arena. J’ai hâte, mais quand j’y réfléchis, c’est aussi un sentiment très étrange).
- « Schee war’s, mehr als schee ! » (C’était beau, bien plus que beau !), sa formule fétiche chargée de nostalgie.
- « Titel, Tore, einzigartige Momente, das ist das, was am Ende auch hängen bleibt » (Titres, buts, moments uniques, ce sont ces instants qui restent gravés).
Dans chaque phrase, on ressentait le poids de quinze saisons ponctuées de succès nationaux et internationaux, mais surtout l’amour indéfectible pour un public qui l’a acclamé match après match.
Une carrière exemplaire en 15 ans
Arrivé au centre de formation du Bayern à 10 ans, Müller a progressivement franchi tous les paliers pour atteindre l’équipe première en 2008. Son palmarès parle pour lui :
- 10 titres de champion d’Allemagne (Bundesliga) ;
- 6 Coupes d’Allemagne (DFB-Pokal) ;
- 1 Ligue des champions, 1 Supercoupe d’Europe et 1 Coupe du Monde des Clubs ;
- Plus de 200 buts toutes compétitions confondues ;
- Une place de recordman de passes décisives en Bundesliga.
Au-delà des statistiques, c’est son attitude de battant et son sens du collectif qui l’ont transformé en véritable « Raumdeuter », ce fin connaisseur des espaces qui a révolutionné son poste.
Le lien unique avec les supporters
En tant que fan invétéré de Manchester United et du Paris Saint-Germain, j’ai souvent admiré la relation presque « familiale » qu’entretiennent certains joueurs avec leur public. Chez les Red Devils, l’idéal d’un Gary Neville ou chez le PSG, l’attachement de Marco Verratti, rappelle cette alchimie émotionnelle. Thomas Müller a bâti la sienne au fil des années :
- Il se déplace dans les tribunes pour saluer un jeune fan après un match ;
- Il communique en direct avec les abonnés sur les réseaux sociaux ;
- Il reste accessible aux campings de supporters, dans une humilité rare pour un joueur de sa trempe.
Ce lien, tissé à chaque sprint, chaque but, chaque célébration sous un tifo géant, a fait de Müller un symbole vivant du Bayern.
Un dernier match à l’Allianz Arena
Samedi à 18 h 30, face à Gladbach, Vincent Kompany, l’entraîneur, l’a confirmé sans détour : « Ich bin ja nicht doof, ich möchte die Party nicht zerstören » (Je ne suis pas stupide, je ne veux pas gâcher la fête). Le vétéran foulera donc la pelouse pour offrir son dernier spectacle, tandis que 75 000 supporters vibreront à son nom.
Plus qu’un match, ce sera une fête : drapeaux, chants d’adieu, banderoles géantes. Les interviews d’avant-match et les flashs de télévision capteront chaque battement de cœur de ce rendez-vous historique. Les commentateurs parleront sans doute de « l’hommage d’une génération » et du « passage de témoin » pour le Bayern.
Rétrospective sur un parcours exceptionnel
Lorsque je regarde les archives de ses plus belles séquences, je revois :
- Son doublé face au Real Madrid en demie de C1 (2013) ;
- Son hat-trick en Supercoupe d’Allemagne ;
- Sa participation active au sacre du Bayern lors du fameux quintuplé en 2020.
Dans chacune de ces séquences, il y avait cette capacité à être au bon endroit, au bon moment, mais aussi à faire vibrer un stade entier grâce à sa joie communicative.
Et après ? Des pistes pour l’avenir
Maintenant que le rideau se referme sur son chapitre munichois, plusieurs questions se posent :
- Retour en sélection nationale, pour apporter son expérience au sein d’un effectif remanié ?
- Dernier challenge à l’étranger, pourquoi pas en Premier League, un championnat qu’il suit de près en tant que fan de Manchester United ?
- Lien avec mon PSG de cœur : un passage à Paris pour chapeauter un centre de formation ou intervenir comme ambassadeur ?
Quoi qu’il advienne, son discours de vendredi a rappelé que le football ne se limite pas à un tableau de scores. C’est aussi une succession d’instants magiques partagés entre un joueur et ceux qui le soutiennent, un phénomène que j’ai observé tant à Old Trafford qu’au Parc des Princes.