Wolverhampton Wanderers vivent un cauchemar. Après quatorze journées de Premier League, le club est toujours sans victoire et n’a réussi à glaner que deux points, un total dérisoire qui les place au bas du classement avec une différence de buts famélique de -22. En tant que passionné qui scrute tous les championnats, je suis frappé par l’ampleur de la chute : une équipe qui cherchait la stabilité se retrouve aujourd’hui sur la trajectoire pour entrer dans l’histoire — mais pas de la façon souhaitée.
Un début de saison cataclysmique
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Wolves ont enchaîné cinq défaites d’entrée, n’ont pas su convertir leurs rares moments positifs et restent bloqués à sept buts inscrits en quatorze matches. À titre de comparaison, l’équipe la moins prolifique après eux, Nottingham Forest, a déjà inscrit 14 buts — soit le double. Défensivement, la situation est tout aussi alarmante : 29 buts encaissés, le total le plus élevé de la Premier League cette saison. Ce mélange d’inefficacité offensive et de fragilité défensive explique en grande partie leur position catastrophique.
Transferts et ambitions contrariées
Le mercato estival a sans doute scellé une partie du destin de Wolves. Après une fin de saison précédente salvatrice — avec une incroyable série de six victoires qui avait permis de conserver la place en Premier League — le club a pourtant décidé de concrétiser certaines ventes et de limiter ses investissements nets. La cession de Matheus Cunha, auteur de 17 buts la saison passée, vers Manchester United, et le départ de Rayan Ait-Nouri pour Manchester City ont privé l’équipe de ses principaux contributeurs offensifs et d’une profondeur défensive précieuse.
Le recrutement permanent de Jørgen Strand Larsen pour 23 millions de livres, après son prêt réussi, ne suffit pas à compenser ces pertes. Globalement, Wolves ont terminé la fenêtre estivale avec un excédent de transfert, classant le club parmi les plus modestes en termes de dépenses nettes. Pour une équipe qui joue la survie, cette stratégie financière s’avère dangereuse et l’explique en partie pour leur incapacité à rivaliser sur la durée.
Comparaisons historiques et projections glaçantes
Le bilan est historique, mais dans le mauvais sens. Seules les Blades de Sheffield United en 2020/21 avaient connu un début de saison aussi pauvre en points après 14 matches, avec seulement deux points également. Sauf que la différence de buts de Sheffield était moins sévère (-17) que celle des Wolves (-22), ce qui place Wolverhampton dans une position pire sur le plan statistique.
Si les Wolves maintiennent leur moyenne actuelle de 0,14 point par match, la projection saisonnière les condamnerait à finir autour de cinq points — un total qui ferait d’eux la pire équipe de l’histoire de la Premier League, dépassant le tristement célèbre Derby County de 2007/08 (11 points). C’est une perspective qui ferait frissonner n’importe quel supporter, même les plus résilients.
Facteurs sportifs et calendrier
Au-delà des chiffres, plusieurs éléments conjoncturels pèsent lourd. Les blessures et l’irrégularité de l’effectif ont compliqué la tâche de l’entraîneur, tandis que la rotation et les choix tactiques n’ont pas permis d’instaurer une stabilité. Les Wolves ont déjà manqué des opportunités contre des adversaires dits « à leur portée », perdant à domicile face à plusieurs équipes situées dans la zone basse du classement — des occasions ratées qui pèsent lourd sur la confiance collective.
Le calendrier hivernal n’est pas non plus clément : la Coupe d’Afrique des Nations menace d’affaiblir encore davantage l’équipe si certains joueurs clés sont appelés à y participer. Or, Wolves feront partie des clubs qui risquent de perdre des éléments importants pendant cette période, rendant la lutte pour les points encore plus ardue.
L’enjeu du mercato de janvier
Janvier est désormais une échéance cruciale. Après une politique de transfert prudente en été, les dirigeants devront décider s’ils acceptent de dépenser pour corriger la trajectoire ou s’ils persistent dans une stratégie d’austérité financière qui pourrait coûter cher sportivement. Trouver des renforts de qualité à la mi-saison est toujours délicat ; les opportunités sont chères et la concurrence féroce. Wolves ont besoin d’au moins un renfort de poids en attaque pour inverser la tendance des sept petits buts inscrits, et d’un leader défensif pour resserrer une arrière-garde trop perméable.
Sur le plan psychologique, l’arrivée de nouvelles recrues pourrait aussi relancer la dynamique collective et redonner de l’espoir aux supporters. Mais sans ressources suffisantes ou sans coup d’éclat sur le marché, le risque d’une lente dérive vers la relégation semble malheureusement bien réel.
Scénarios possibles pour la suite
Quoiqu’il arrive, l’hiver sera décisif pour Wolverhampton. En tant que fan qui suit jour après jour l’actualité footballistique mondiale, c’est une trajectoire que je scruterai avec attention : entre choix de management, politiques de recrutement et résilience sportive, plusieurs leviers pourraient encore sauver le club d’un naufrage historique — ou l’y précipiter.
